Château Pradeaux à Bandol : une verticale inoubliable !

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Lundi 28 mars 2011, nous étions quelques privilégiés invités au Château Pradeaux afin de faire un merveilleuxchateau_pradeaux voyage dans le temps ! Une dégustation rare puisque nous avons goûté des vins du millésime 2010 en remontant jusqu’au légendaire 1961…

  

Une quinzaine de membres de l’ASAMP, quelques membres de l’Association de Sommeliers de Monaco et du Languedoc-Roussillon, cavistes et restaurateurs, clients, avaient répondu présents à l’invitation de la famille Portalis.

 Pour l’histoire, le château Pradeaux appartient à la famille Portalis depuis 1759, il s’étend aujourd’hui sur 21,5 hectares, classé en AOC Bandol. Un illustre ancêtre, Jean-Etienne de Portalis, Ministre de Napoléon, a, pour la petite histoire, coécrit le Code civil. L’amateur qui s’intéresse aux vins de Bandol connait la comtesse Portalis, qui a tant fait pour la création de l’AOC Bandol en 1941 et pour la promotion des vins. Cyril Portalis a pris la succession de sa tante au début des années 80. Aujourd’hui, les deux fils de Magali et Cyril, Raoul et Etienne perpétuent la tradition ancestrale du domaine, l’un à la vinification, l’autre à la commercialisation. Ils représentent la 9ème génération.

 

Le domaine est connu pour ses grands rouges qu’il faut attendre de nombreuses années avant d’espérer pouvoir les déguster en pleine maturité : ce sont des «vins de patience».

Le vignoble, d’un seul tenant autour de la cave est planté à 70 % de Mourvèdre, cépage roi de l’appellation, sur un merveilleux terroir argilo-calcaire. Proche de la mer, sur la commune de St-Cyr, il bénéficie de l’influence indispensable et unique des embruns provenant de la mer.

Ici pas de traitements, les vignes sont travaillées à la main, les moutons viennent donner un coup de main pour tondre entre les vignes. Les rendements sont infimes, 24 hl/ha en moyenne.

 

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Après la visite des vignes et des chais, nous avons dégusté de façon très studieuse, installés par table de six dégustateurs. Compte-rendu…

 

Rosé 2010 brut de cuve : 60% mourvedre – 40% cinsault.

Belle couleur rose pâle et saumonée.

Un nez élégant, minéral, des notes de fruits rouges, groseille, de fines épices, un nez franc et fin.

En bouche l’attaque est grasse, des notes de pêche, jolie finale minérale.

Demande encore quelques mois afin de trouver toute sa plénitude .

 

Rosé 2009 : 50% mourvedre 50 % cinsault.

Une couleur orangée plus soutenue, un nez fin et mentholé, vif, aux arômes de fruits rouges, quelques notes confiturées d’orange .

À la dégustation le vin est gras et rond, du fruit et des épices finissent sur une pointe d’amertume . Un vin d’une belle longueur.

Un vin intéressant à déguster sur une cuisine riche en épices.

 

Rosé 2008

Belle couleur orangée avec une brillance soutenue.

Un nez plus fin, aux arômes de petits fruits, d’agrumes, un vin plus abouti .

À la dégustation le vin présente une belle harmonie et une grande finesse. La finale est fraîche et délicate.

Un vin idéal pour un plat méditerranéen, préférez un poisson un peu gras accompagné d’un jus à la coriandre.

 

Les vins rouges

Les bienfaits des Pradeaux

Vin de Pays du mont Côme ( non millésimé )

40% carignan – 40% counoise – 20%mourvedre

Belle couleur rubis foncé, nez fin et fumé, des notes de cuir et de sous bois, jolis fruits rouges.

En bouche le vin est élégant, souple, aux tanins présents et marqués, des arômes de cassis et de framboise, se termine sur une finale un peu sèche : 2 ou 3 ans devrait affiner les tanins.

Un vin de pays avec une vraie  personnalité, on est dans la philosophie du domaine.

 

2010 Château Pradeaux : brut de foudre

Belle couleur rubis foncé, presque opaque, la frange est violacée.

Le nez est fumé, aux arômes brulés, notes de goudron, fruits noirs et de tabac blond.

À la dégustation le vin est puissant et équilibré, riche. Les tanins sont puissants mais fins, les arômes de bouche sont d’une belle délicatesse ( bois de cèdre), une finale longue…

 

2008 : une couleur d’un beau rubis avec un disque rougeoyant.

Un vin plus fin et plus discret, aux arômes de fruits rouges rôtis, cassis, mûre.

La bouche est pleine, riche, les tanins sont très fins, une belle délicatesse pour un millésime ou les vins sont plutôt durs. À oublier dans sa cave 5 ou 6 ans avant de penser à l’ouvrir.

 

2006 Le Lys de Château Pradeaux

Seul vin éraflé du domaine.

Une couleur plus brune aux reflets marron, montre une évolution certaine

Le nez se caractérise par des arômes de fruits à l’eau de vie, plus confituré, assez délicat, des notes de tabac blond et de caramel.

Une bouche souple, aux arômes de cuir et de noyau de cerise, les tanins sont très fins et fondus, un vin déjà à maturité.

À déguster sur une volaille aux marrons.

 

2006 Couleur plus profonde que la cuvée Lys, un vin encore fermé, où des notes fumées et boisées se dégagent.

En bouche le vin est ferme et dense, quelques arômes toastés.

Ce millésime est plutôt fermé et doit être oublié au fond de sa cave.

 

2005 : Belle couleur rubis assez franche, la frange est rosée, la robe est vive.

Le nez est fin et grillé, quelques notes viandées, tabac, un ensemble fin et délicat.

À la dégustation la bouche est souple et droite, des tanins présents avec une concentration satisfaisante. 

Cette bouteille est conforme au millésime : plutôt élégant et charmeur

Donnera sa pleine mesure dans une dizaine d’années, toutefois on peut le servir sur une daube provençale.

 

2004 : Une belle couleur profonde avec une belle densité.

Nez plus volatile, avec des notes boisées et balsamiques, bois de pin, résine.

En bouche le vin est riche, plein, des tanins vifs et marqués, de beaux arômes de fruits rouges; un vin franc et droit.

Il faudra vraiment de la patience pour le goûter à maturité.

Devrait bien s’accommoder d’une côte de boeuf aux sarments.

 

2001 : Couleur profonde et riche, la frange commence à tuiler.

Des arômes plus évolués, café, cacao, chocolat, confiture de fruits. Le nez présente une belle complexité, il commence à truffer.

La dégustation est harmonieuse et fine, les tanins sont fondus et délicats, un bel équilibre, finale sur des notes de kirch.

Malgré son bon potentiel de garde, ce millésime peut déjà faire votre bonheur.

Un mariage intéressant sur un filet de boeuf Rossini.

 

 

1998 : Couleur plus brune, la frange aux reflets marron.

Un nez de champignons, sous bois, notes de vieux cuir et balsamique

La bouche est délicate, aux arômes de petits fruits rouges, de laurier, de figues ,le millésime donne des vins plus tendus, plus discrets, encore en réserve.

Devrait donner tout son potentiel d’ici 5 à 10 ans.

Idéal avec un filet de veau au laurier.

 

1995 : couleur profonde d’un beau grenat.

Le nez est fin, concentré aux arômes de fruits rouges, de cuir, bourgeon de cassis.

La bouche est souple, des tanins fins, présents mais délicats, des notes grillées, un beau fruit mur. Ce vin présente un équilibre parfait. Le nez reste plus flatteur que la bouche, assez charnue.

Pourquoi pas un rosbeef cuit aux herbes de Provence.

 

1994 : Couleur brune et profonde.

Le nez présente une certaine évolution, des notes de cafés, sous bois, grillé, champignons.

La bouche est délicate, les tanins plutôt tendus, finale sur du noyau de cerise.

Son évolution permet de nous présenter un vin plutôt sur la délicatesse, il devrait continuer à évoluer dans le bon sens encore quelques années.

À servir avec un magret de canard aux airelles.

 

1990 : couleur noire et profonde

Nez fin, de cuir et sous bois, aux arômes de fruits noirs à l’eau de vie : élégant et harmonieux.

Bouche souple et suave, des tanins encore marqués et serrés, ils sont fins et denses.

Des notes de sous bois, de cuir, un vin avec un excellent équilibre, la construction est solide, nous sommes dans la lignée des grands millésimes du domaine.

Un investissement pour vous et vos enfants….

Un beau gibier devrait parfaitement le mettre en valeur.

 

1988 : belle couleur grenat aux reflets marron.

Un nez de fruits noirs, café, caramel, un ensemble fin et complexe.

Le volume en bouche est plein, riche, aux arômes de fruits noirs, tanins très fins et tendus.

Une belle élégance et un bon équilibre pour ce millésime compliqué.

Une épaule d’agneau dans son jus serait parfaite.

 

1985 : belle couleur vive et grenat, la teinte est tuilée.

Nez de cuir, fourrure, aux notes minérales, plus fin, nez discret, un passage en carafe lui est indispensable (comme les autres d’ailleurs.)

La bouche est délicate, les tanins sont présents et encore fermes, une belle finale sur la finesse.

Certes un vin plein de promesse, mais à oublier encore quelques années.

Pour les impatients, à marier avec un gibier à plumes.

 

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 1979 : belle couleur brune et vive.

Un nez concentré et complexe : tabac, cuir, fruits rouges, des belles notes balsamiques, résineuses, de truffes et fruits confits.

La bouche est franche, droite, aux tanins fins et marqués, des arômes de fruits et de sous bois

Quel monument ce 79 ! millésime exceptionnel à Bandol, il est dans la lignée.

À marier sur un plat qui a du goût… Un gigot d’agneau confit «7 heures».

 

1975 : couleur brune, rouge très vive.

À croire que le temps s’inverse au bout de 30 ans…

Un nez de sous bois, de cèdre, fenouil, garrigue, extrêmement complexe, évolue sur des notes de truffes et de fruits noirs, de grillé, bois de rose, tabac blond.

En bouche le vin est plein, riche, onctueux, une grande harmonie.

Notes de fruits noirs, confiture de cassis, boîte de cigares, bourgeons de cassis

On disait les 75 finis, hé bien non ! Il en reste au moins un… Mais quel bonheur !

De nouveau, le marier avec une côte de boeuf aux sarments.

 

1964 : Couleur rouge vif aux reflets bruns.

Nez de kirch, fruits secs et confits, dattes, réglisse, café, note brulée.

Une bouche parfaite, fine et délicate, un beau fruit, une finale qui nous offre une classe et une jeunesse incomparable .

Nous arrivons dans des vins totalement intemporels, nous avons l’impression d’avoir un vin qui atteint seulement sa maturité et qui en plus va la garder de nombreuses années.

Un simple magret de canard rôti devrait mettre encore plus en valeur ce vin.

 

1961 : une grande classe et une grande complexité dans ce vin ! Il est fin et délicat, des notes de cassis et d’épices survolent le verre… c’est jeune et infiniment beau, un magnifique paysage provençal.

La dégustation est un pur bonheur : suave, délicat, des notes toastées et briochées.

Un finale éternelle…

On pourrait le comparer à une toile de Cézanne, qui a su si bien décrire la Provence .

Ces vins nous démontrent la capacité extraordinaire du mourvèdre à voyager dans le temps. Au plus les Bandol vieillissent, au plus ils rajeunissent.

 

Et en cerise sur le gâteau, nous avons eu la chance de goûter à un Château d’Yquem 1996 grâce à James de Roany, de la société Global Vini.

Un excellent buffet est venu clore cette matinée riche d’émotions, accompagné de magnums de vieux millésimes.

Nous adressons de chaleureux remerciements à la famille Portalis pour cette dégustation exceptionnelle. Nous parlerons de vos vins c’est promis !

 

Christian Scalisi, Maître-Sommelier

 

 

Contact : chateaupradeaux@wanadoo.fr

Web : www.chateau-pradeaux.com 

Contact Global Vini : jderoany@globalviniservices.com

Web : www.globalviniservices.com

 

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