La Provence et ses vins

Provence aimée, vénérée, qui a inspiré, peintres et poètes, chanteurs et metteurs en scène. Que notre Provence, fait rêver ! Soleil, plage, paysages, histoire, et bien sûr ses vins. Car c’est bien de ses vins qu’il s’agit, et quels vins !

En Provence, avec le ciel, la terre, la proximité de la mer, les cépages, et surtout le savoir-faire des vignerons, affiné au fil des décennies, l’alchimie a réussi.

Que d’appellations, avec une palette de couleurs rouge, rosé, blanc… Des vins tous différents, tous riches des terroirs.

L’histoire

C’est au début du VIe siècle avant JC que la vigne fut introduite en Provence, certainement par les Phocéens, Grecs d’origine de Phocée, cité de la côte d’Asie mineure. Ils fondèrent Massalia, devenue Marseille.
La Provence est donc la plus ancienne région viticole de France.
La macération (contact entre pulpe et peaux des raisins) n’était pas encore pratiquée, les vins sont des rosés.
Les Romains organisent ensuite de grands domaines, introduisent de nouveaux cépages mieux adaptés au terroir, tout en améliorant la vinification. Le travail laborieux des hommes, qui sans cesse recherchent la qualité, permet la définition d’appellation.

A la création de l’INAO en 1936, seule une appellation de Provence accède à l’AOC (appellation d’origine contrôlée) :
CASSIS dans les Bouches-du-Rhône. En 1941, c’est au tour de BANDOL dans le Var et de BELLET dans les Alpes-Maritimes.
En 1948, c’est PALETTE, toujours dans les Bouches-du-Rhône.
L’appellation Côtes-de-Provence a été reconnue en 1977 (à l’intérieur de laquelle se trouvent les Crus classés de Provence, 1955)
Les Coteaux d’Aix-en-Provence en 1985, et Les Baux de Provence en 1995.
Les Coteaux Varois ont obtenu l’AOC en 1993, enfin les Coteaux de Pierrevert en 1998.

5 zones très distinctes

• La bordure maritime, cristalline des Maures : En bordure du rivage Méditerranéen, cette zone s’étend de Fréjus à Hyères. Les sols viticoles de ce secteur proviennent de l’altération  de roches appartenant aux massifs des Maures et de l’Estérel. Ils sont sablo-argileux et plus ou moins riches en cailloutis quartzeux de couleur brun-ocre à brun-rouge. Les vignobles à proximité de la mer occupent les versants côtiers, replats et hautes terrasses des Maures.

• La vallée intérieure : Cette zone dessine un demi-cercle autour du massif des Maures. Elle est limité au nord, nord-ouest  par la corniche triasique calcaire et au nord-est par un banc rhyolitique rouge. Cet ancien bassin sédimentaire, datant du Permien, présente un socle de grès et d’argiles rouges par endroit recouvert de colluvions et d’alluvions. Ses vignobles sont situés sur des versants et sur des parties hautes de vallées. Leurs sols sont constitués de grès fins micacés et de pélites ou argilites de couleur caractéristiques lie de vin. Leur texture est sablo-limo-arlileuse. Les vignobles situés en bordure nord ou sud sont riches en cailloutis issus des reliefs calcaires de la corniche triasique ou du massif cristallin des Maures.

Le plateau triasique du haut Pays : Cette zone se trouve au nord, nord-ouest de la vallée intérieure entre la corniche du Trias et les reliefs jurassiques de la région de Brignoles et du Haut Var. Les formations du trias supérieur (Keuper) dominent ici, d’où le nom donné à ce plateau. Sur ce type de formations se développent des sols caillouteux calcaires à matrice argilo-sableuse d’un brun rouge à jaune où se concentre le vignoble d’appellation, qui occupent généralement les coteaux, plateaux et hautes terrasses.

Le Bassin du Beausset : Cette zone s’ouvre largement à l’ouest vers la baie de La Ciotat et se trouve ceinturée au nord par les contreforts de la Sainte-Baume et au sud par les chaînons du Gros Cerveau. Ce bassin est constitué d’un empilement de cuvettes alternativement marneuses, calcaréomarneuses et calcaires, dont les bords s’élèvent de 400 à 600 m. Les affleurements de marne, grès et calcaire du crétacé et du jurassique dominent. Dans cette zone, les vignobles Côtes de Provence occupent des sols peu profonds développés généralement sur alluvions et se situent sur les coteaux et haut de vallées.

Le Massif de la Sainte-Victoire : C’est un vaste amphithéatre ouvert vers l’ouest et drainé par l’Arc. Il est limité au nord par le Massif de la Sainte-Victoire, et au sud par le Massif de l’Etoile. Ici affleurent les formations de marnes et de grès du crétacé supérieur. Elles sont le plus souvent recouvertes par des colluvions ou alluvions venant de leur altération ou de l’érosion des reliefs calcaires jurassiques. Les vignobles se situent sur les pentes et replats de ce secteur. Leur sols ont une texture sablo-argileuse de couleur rouge ou rose et sont souvent riches en calcaire.

Les Appellations des vins de Provence

CASSIS – AOC 1936 (première AOC en Provence)

175 ha – Principalement en blanc, les vins rouge et rosé sont appréciés

A 20 km de Marseille, dans un écrin visité par de nombreux touristes, bordé des Calanques, le vignoble est situé dans un creux de rochers, auquel on n’accède que par des cols relativement hauts, de Marseille ou de Toulon.

Autour de la superbe falaise maritime Le Cap Canaille, 416m.

Vignoble déjà disputé au XIe siècle par les institutions religieuses, comme l’Abbaye Saint-Victor et le chapitre de la cathédrale de Marseille, qui en appelèrent à l’arbitrage du Pape.

Le vignoble pris un réel essor ver 1520 après l’installation de la famille florentine des Albizzi.

On estime sa superficie à 200 ha au XVIe siècle.

A cette époque un quart de la production était issue principalement du muscatel (muscat), donc en vins liquoreux.

Le vignoble fût entièrement anéanti par le phylloxéra. Sur l’initiative de Joseph Savon, négociant marseillais, sa reconstruction fût entreprise dès 1892 et poursuivie par Emile Bodin « poète vigneron » dans son mas de Calendal. S’adaptant mal au porte-greffes utilisés, le muscatel disparu au profit d’autres cépages.

L’appellation compte une quinzaine de propriétaires sur 175 ha, sur la seule commune de Cassis (Bouches du Rhône).

Les vignes sont souvent cultivées en terrasses, de 10 à 150 m d’altitude, du bord de mer à 3,5 km à l’intérieur des terres, et selon 3 systèmes de pentes :

  • A l’ouest : plan peu important en surface à topographie plane.
  • Au cœur : Un vallon qui s’étend du Bagnol aux Janots.
  • Enfin les versants qui s’allongent du Pignier et du Revestel vers les Janots, et dont les pentes douces dans le Piémont deviennent de plus en plus fortes en s’élevant vers les barres ou escarpement rocheux « Baou de la Saoupe ».

Sols : Les étages géologiques appartiennent au Crétacé (Urgonien et Turonien supérieur).

Les roches sont à dominantes calcaires avec alternance de roche dure formant l ‘ossature du relief et de roches tendres. Sols d’érosion peu profonds ou des sols rendziniformes.

C’est le vin blanc qui a fait la renommée de Cassis.

Il a inspiré ces vers à Frédéric Mistral : « L’abeille n’a pas de miel plus doux, il brille comme un diamant limpide, sent le romarin, la bruyère et le myrte qui recouvre nos collines ».

Les blancs sont majoritaires à 75%. Ils sont issus principalement de Marsanne et Clairette, et autres cépages tels l’Ugni blanc, le Sauvignon, le Bourboulenc.

Sec et capiteux, c’est un vin au nez discret, avec en bouche très souvent des notes d’agrumes, coing, résine de pin, gras et long au palais. Il est le meilleur allié de la bouillabaisse, loup au fenouil, poisson à la crème, oursin et violets, crustacés, et résiste à l’aïoli, sans oublier les fromages de chèvre.

Pour les rosés et les rouges : les cépages sont : Grenache, Carignan, Mourvèdre, Cinsault.

BANDOL – AOC 1941

1480 ha

Avec ses 3000 heures d’ensoleillement annuel, Bandol bénéficie d’une situation privilégiée.

Situation géographique

Le terroir de l’Appellation est concentré sur 8 communes varoises : Bandol, Le Beausset, Le Castellet, La Cadière d’Azur, Saint Cyr sur Mer, Sainte Anne d’Evenos, Sanary et Ollioules.

A l’abri du massif de la Sainte-Baume au nord qui culmine à 1147 m, le vignoble de Bandol descend en restanques vers la mer dans un merveilleux amphithéâtre de collines boisées.

Climat

Protégé des écarts de températures par la proximité de la mer méditerranée, le vignoble bénéficie de 300 heures de soleil par an.

Les brises d’est et sud-est lui apportent juste ce qu’il faut d’aération et de pluie : 650 mm par an, répartis entre automne et hiver. Quant au mistral, il permet de maintenir, même après de fortes précipitations, un climat parfaitement sain.

Un site privilégié à l’ensoleillement unique.

Ce terroir millénaire dont les nectars réchauffaient déjà les papilles des Romains, ces terres entre mer et montagne sont bel et bien bénies des dieux.
Orienté plein sud, face à la mer, le vignoble bénéficie d’un ensoleillement annuel de prés de 3000 heures.

A ses pieds, la Méditerranée le protège des écarts de température alors que sur les hauteurs, les collines avec leurs pinèdes et leurs forêts de chênes, font barrage aux vents froids venus du nord. A l’abri de cet amphithéâtre naturel parsemé d’oliviers et d’amandiers, le vignoble jouit d’un microclimat où brises de mer et de terre lui apportent un juste équilibre d’aération et de pluie (650 mm par an, répartis en automne et hiver).

Des sols pauvres à très faible rendement

La nature des sols est, elle aussi, déterminante pour la qualité du site.
La presque totalité de l’aire de production est située sur des terrains silico-calcaires du néo-crétacé. Une faible partie du vignoble se trouve sur les versants des îlots triasiques du Canadeau et du Télégraphe et sur les éboulis calcaires du Sannoisien, du Jurassique et du Lias.

Les sols provenant de la désagrégation des roches mères qui jouent le rôle le plus important, sont issus de grés calcarifères et de marnes sableuses. Ce sont des terrains très arides, riches en éléments siliceux et naturellement pauvres comme il sied aux crus de haute lignée. Seules ces terres arides et les coteaux ont droit à l’Appellation d’origine contrôlée qui occupe ainsi une superficie extrêmement réduite d’environ 1400 ha.

On sait à Bandol que les sols aux rendements limités évitent la dilution des arômes et permettent au vin de révéler toute la richesse de ses saveurs.
Alors que le décret d’AOC de 1941 limite la production à 40 hectolitres à l’hectare, les vignerons sont plus stricts encore, avec des rendements n’excédants pas les 35 hectolitres à l’hectare.

Cépage : Mourvèdre.

Avec ses 3000 heures d’ensoleillement annuel, Bandol bénéficie d’une situation privilégiée.

Vendanges tardives totalement égrappées. Macération de 21 jours en cuve bois tronconique. Élevage traditionnel en foudre, et en barrique suivant les millésimes.

On rencontre le Mourvèdre, en quantité confidentielle, dans d’autres vignobles français où il mûrit généralement difficilement.

A Bandol, il a trouvé une véritable niche écologique. Ce plant de quatrième maturité convient parfaitement au très fort ensoleillement local. D’autres cépages ne produiraient sous de tels climats que des vins lourds et alcoolisés. Le Mourvèdre donne au contraire aux Bandol toute leur harmonie et leur élégance.

Les plants de Mourvèdre portent des grappes de forme triangulaire aux raisins petits et serrés. Taillés en gobelets, ils forment avec le temps des ceps droits, aux sarments dressés vers le ciel.

Le Mourvèdre est un cépage de très faible rendement : 25 à 30 hectolitres par hectare, alors que le maximum autorisé est de 40 hectolitres. Cette production est d’ailleurs assez aléatoire, les années se suivent souvent sans se ressembler.

Les vins rouges

C’est l’appellation où le Mourvèdre doit représenter 50% de l’assemblage. Il est majoritaire, assemblés au Grenache, Cinsault, syrah, et Carignan dans des proportions limitées.

Les vins rouges, vins de garde par excellence devront rester 18 mois en contenants en bois, pour leur permettre d’acquérir une rondeur, et leur permettre de s’assagir, avant la mise en bouteille.

Les vins rosés

Le Bandol rosé : assemblage de Mourvèdre, Cinsault et Grenache.

Pressurage direct de raisins vendangés de septembre à mi-octobre. Fermentation variant de 11 à 17 jours en cuve inox. Assemblage fin janvier. Mise en bouteille à partir de fin mars. Élevage en bouteille, en chais climatisés.

Le Bandol blanc : Essentiellement Clairette pointue principalement mais aussi Bourboulenc, Clairette et Ugni blanc. Selon les Domaines et les situations

La longue histoire du grand vignoble de Bandol

Ainsi en est-il de ce vignoble de Bandol dont la renommée se maintient depuis le Vème siècle avant J-C. En 1941, Bandol est l’une des premières appellations à être reconnue en France. L’histoire de ces vins témoigne de leur exceptionnelle qualité.

Au XVIème siècle, après l’annexion de la Provence, à une époque où déjà, pour cause d’opposition des civilisations de langue d’Oïl et d’Oc, une attitude de mépris faisait négliger les vins de Provence, les historiens du « bien boire » n’omettaient cependant jamais de citer « les crûs de Bandol ».

Au XVIIIème siècle, grandement appréciés de Louis XV qui en faisait une consommation journalière, leur particulière aptitude aux voyages et au vieillissement en mer leur permet de s’exporter au long cours jusqu’au Antilles.

Ils bénéficieront alors de diverses franchises douanières.

A la même époque, tandis que déjà les autorités faisaient obstacle à la culture de la vigne pour favoriser celle des céréales, exception fût faite pour le vignoble de Bandol en raison de l’intérêt de ses vins.

Après la création du port en eau profonde autorisant un chargement plus aisé des navires, les crûs de Bandol furent exportés jusqu’en Chine et en Amérique Latine. Au milieu du XIX siècle, la production annuelle des tonneliers de Bandol atteignait 80.000 barriques de chêne

Les vins de Bandol étaient fort appréciés des rois de France. Louis XV, n’acceptait de boire que des vins en provenance de Rouve (un terroir de la commune du Beausset).

Les vins de Bandol se bonifiaient pendant de longues traversées. L’expérience a été renouvelée il y a peu de temps et a donné des résultats surprenants. Bien sûr les vins ne sont plus vinifiés de la même façon aujourd’hui.

Pressurage direct de raisins vendangés de mi à fin septembre. Fermentation d’environ 21 jours en cuve inox. Mise en bouteille à partir de mai. Élevage en bouteille, en chais climatisés. Robe jaune pâle, brillante. Nez frais, intense et floral. Bouche équilibrée et longue, aux arômes d’agrumes. Dégustation de 12 à 14°C. Accompagne les poissons cuisinés, les viandes blanches, les coquillages et les fromages de chèvre secs.

Fleuron de l’appellation

Les Bandol rouge sont des vins généreux, amples, au bouquet complexe de fleurs rouges dans leur jeunesse, et qui évoluent sur des épices, sous-bois, truffe.

Vins qui supportent les plats goûteux, d’automne, le gibier lui sied à merveille.

Tous les ans sur les quais à Bandol le premier dimanche de décembre, les vignerons, font déguster le vin de l’année

C’est la fête du millésime

Tandis que les sommeliers des 3 associations de la Provence font déguster de façon plus intimiste les vieux millésimes dans un endroit privé.

Le matin un jury de sommeliers et œnologues ainsi que des journalistes sélectionneront les 3 vins rouges ayant le plus long potentiel de vieillissement, les Domaines récompensés se verront remettre « le trophée des longues gardes »

BELLET – AOC 1941

32 ha – Sur le hameau de Saint Roman de Bellet.

Sur les coteaux des derniers contreforts des Alpes, à une altitude comprise entre 200 et 300 mètres environ, intégralement situé sur le territoire de la commune de Nice,

Sur le hameau de Saint Roman de Bellet.

En pleine région méditerranéenne, ce vignoble jouit d’un bel ensoleillement (environ 2700 heures par an), de pluies bénéfiques (838 mm par an) et d’un micro climat particulier dû à son implantation en altitude et aux vents (mistral et tramontane) soufflant presque sans interruption dans la vallée CE caractère climatique permet un processus lent de maturation indispensable notamment à la fraîcheur et à l’élégance des vins blancs et rosés.

Les vignes s’enracinent dans d’étroites planches appelées « Restanques » constitués de galets roulés, mélangés à un sable très clair (Poudingue) avec quelques veines argileuses. Ces excellentes conditions réunies favorisent l’expression et la pleine maturité des raisins dans l’harmonie des vins rouges.

Les vins blancs

  • Le Rolle : ce plant est typiquement niçois, c’est le cépage essentiel des vins blancs de l’appellation (80 à 90%)
  • Le Chardonnay

Les vins rosés et rouges

Les principaux cépages:

  • La Folle Noire (ainsi nommée pour son rendement très capricieux d’une année à l’autre)
  • Le Braquet (qui est aussi le nom d’une ancienne famille du terroir)

Les cépages secondaires :

  • Le Grenache
  • Le Cinsault

Vers la fin septembre, a lieu le ramassage MANUEL des raisins. Les rendements faibles à l’hectare (sélection de la qualité des raisins, configuration des terrains) n’atteignent jamais le rendement autorisé de 40 Hl/Ha.

Apprécié par Louis XIV et le Président Thomas Jefferson et plus proche de nous Jules Romain.

C’est un vin confidentiel, réservé aux initiés…

LES BAUX DE PROVENCE – AOC 1995

Rouge et rosé uniquement (blanc en cours de classement) – Les blancs continuent sous l’appellation : Coteaux d’Aix.
12 propriétés 300 ha

Aux pieds des Alpilles aux sommets déchiquetés, entre deux oliveraies, sous des lumières extraordinaires, les vignes s’étendent sur 8 Villages :

  • Saint-Etienne du Grés
  • Saint-Rémy-de-Provence
  • Fontvieille
  • Les Baux de Provence
  • Le Paradou
  • Maussane
  • Mouriès
  • Eygalières.

Un paysage à vous couper le souffle, et qui a fait rêver Alphonse Daudet sur les hauteurs de son moulin de Fonvieille. Un site immortalisé par Van Gogh, et qui a su faire rêver Alphonse Daudet.

Avec la crise phylloxérique, la vigne avait reflué au profit de l’olivier, jusqu’au désastreux gel de 1956 (15 jours à moins 10°) dont l’oléiculture ne s’est relevée que lentement.

Les sols

Vignes situées principalement sur le bas des versants, recouverts par des épandages de pente et les colluvions.

Caractéristiques de cette région : ces épandages caillouteux sont d’origine cryoclastique. Remontant à la glacation du Würm et du post Würmien, ils résultent de l’effritement de la roche sous l’effet du gel (glacis cône de déjection, éboulis ou grèses litées).

Elevage de 12 mois sous bois minimum pour les vins rouges

Et un minimum de 50% de vin de saignée pour les vins rosés.

Une appellation, qui a su imposer ses différences très vite et aujourd’hui digne de côtoyer les plus nobles sur les grandes tables.

Un état d’esprit hors du commun, car 80 % de la production est menée en agriculture biologique, un cas unique dans le monde des appellations.

Les cépages

  • Vin rouge 80% : Grenache noir, Syrah, Mourvèdre
  • Vin rosé 20% : Grenache noir, Syrah, Cinsault
  • Il existe une vingtaine de cépages accessoires.

Les vins rouges présentent souvent des notes de romarin, et de tabac assortis de notes animales, charpentés, ils sont dotés d’une belle présence de tanins fins.

Vins pouvant vieillir.

Ils prendront des notes animales, ils seront alors parfaits sur : une canette et son jus, quelques cèpes.

Les rosés structurés et gras sont de beaux vins de repas.

PALETTE – AOC 1948

Vignoble confidentiel de 42ha

Département des Bouches du Rhône. 3 communes (tout ou en partie) :

  • Aix-en-Provence
  • Meyreuil
  • Le Tholonnet

Aux portes d’Aix en Provence. Paysage qui a inspiré Cézanne flanqué parmi les oliviers et les cyprès, entouré de bois drainé par la petite rivière l’Arc.

Le vignoble sort de l’ombre lorsque le Roi René introduisit au château de Gardanne : la Panse et le Muscat (cépages encore présents quoique presque plus utilisés)

Le climat

Protégé des vents d’Est par les hauteurs. Les barres de Langesse et du Grand cabri, et la montagne du Cengle au pied de la rocailleuse et imposante Montagne Sainte-Victoire.

Les sols

Située sur les sols dérivés de la formation géologique dite « Calcaire de Langesse »

  • 40 % rouge
  • 40% blanc
  • 20% rosé.
  • Sols : Eboulis calcaires.

Le décret prévoit 24 mois de vieillissement sous bois pour les vins rouges et 18 mois pour les vins rosés.

Trois domaines seulement

  • Château Simone que l’on peut reconnaître facilement par ses tours coiffées d’ardoises et propriété depuis un siècle et demi de la Famille Rougier.
  • Domaine de la Crémade
  • Domaine Henri Bonnaud.

Vin presque confidentiel, aristocrate, racé, noble, rare, et ho ! Combien inoubliable.

Les cépages

Les cépages principaux sont ceux de la Provence.

  • Rouge : Cinsault, Grenache noir et mourvèdre – 80% maximum pour chacun d’entre-eux et 10% minimum de mourvèdre.
  • Blanc : Clairette, Bourboulenc, etc.

Il existe un véritable patrimoine ampélographique sur Palette de cépages accessoires :

  • Pour les vins blancs : Clairettes (gros et petits grains), Les Muscats (Frontignan, Panse du Roi rené), Aragnan.
  • Pour les vins rosés et pour les vins rouges : Manosquin, Castet, Muscat noir (de Marseille et d’Aubagne) Petit brun.

Les vins blancs sont souvent d’une grande finesse, avec une rondeur, une intensité olfactive, notes de noisette et de résine de garrigue

Les vins rosés souvent structurés, balsamiques, fruités, qui en font des vins de repas.

Les rouges charpentés, charnus, avec un potentiel de garde soutenu par le passage en bois.

LES COTES DE PROVENCE – AOC 1977

20 000 ha sur 3 départements : le Var, les Bouches du Rhône et les Alpes Maritimes.

Au VIe siècle avant JC, les Phocéens introduisent la culture de la vigne en Provence autour de Massalia (Marseille), Nikaïa (Nice), Antipolis (Antibes) et Anthénopolis (Saint-Tropez).

Après la chute de l’Empire Romain, la culture de la vigne s’étend en Provence du VIe siècle au XIIe siècle, sous l’influence des grands ordres monastiques : Abbaye Saint-Victor à Marseille, Saint-Honorat aux Iles de Lérins, Abbaye bénédictine Saint-Pons à Nice et Abbaye cistercienne du Thoronet.

Au XIVe siècle, de grandes familles nobles et des officiers de l’armée royale acquièrent et gèrent de nombreux vignobles et bâtissent les fondations de la Provence viticole moderne.

En 1895, le nom Côtes de Provence voit le jour. Une commission d’experts entreprend en 1951 la délimitation du terroir des Côtes de Provence.

La situation géographique

L’appellation Côtes de Provence s’étend sur plus de 20 000 ha sur 3 départements : le Var, les Bouches du Rhône et une enclave dans les Alpes Maritimes, qui regroupe 84 communes.

La géologie

Le terroir de l’appellation Côtes de Provence est d’une géologie complexe. Deux grands ensembles géologiques coexistent dans les Côtes de Provence : l’un calcaire, au Nord et à l’Ouest et l’autre cristallin au Sud et à l’Est.

Toute la zone Ouest et Nord des Côtes de Provence est constituée d’une alternance de collines et de barres calcaires sculptées par l’érosion.

Plus à l’Est, face à la mer, affleurent les massifs cristallins des Maures et de l’Estérel. Cet ensemble cristallin est formé partiellement de roches d’origine éruptive.

Une mosaïque de terroirs

Conséquence de l’étendue et de la variété du terroir : il n’existe pas un mais plusieurs types de Côtes de Provence ayant chacun sa personnalité géologique et climatique.

Cinq grandes zones naturelles constituent l’appellation :

  • la Bordure Maritime
  • la Vallée Intérieure
  • les collines du Haut Pays
  • le Bassin du Beausset
  • la montagne Sainte-Victoire (dans celle-ci sont délimitées actuellement deux dénominations de terroir de typicités particulières : Sainte-Victoire et Fréjus

Qu’ils soient blancs, rouges et rosés, ils sauront vous séduire, des rosés plaisirs, aux rosés de repas, des Blancs délicats, aux blancs plus généreux, puis les rouges floraux et épicés.

L’histoire des Crus Classés de Provence débute en 1895 lorsque certains « Propriétaires Vignerons du Var » ont pris conscience de l’importance de se fédérer pour défendre et promouvoir leurs vins et leurs propriétés.

Au journal officiel du 30 juillet 1955 le ministère de l’agriculture conférait par arrêté du 20 juillet précédent le titre de « cru classé » à 23 Domaines et Châteaux de la région. Aujourd’hui au nombre de dix huit.

COTEAUX-D’AIX-EN-PROVENCE – AOC 1985

80% rosé, 15% rouge, 5% blanc

L’histoire du vignoble aixois se confond avec l’histoire de la Provence, dont les origines remontent au VIe siècle avant notre ère.

Après les Romains et les moines qui participèrent à l’essor de la vigne, les Comtes de Provence favoriseront à leur tour sa prospérité.

Leurs vignobles se déploieront pour former un triangle dont les sommets se confondent avec Saint-Rémy de Provence, l’étang de Berre et la Montagne Sainte-Victoire.

Puis au XVe siècle, le Roy René – nommé le Roy Vigneron -, donnera ses lettres de noblesse au vignoble en le faisant connaître de la plupart des cours d’Europe.

Devenus Coteaux du Roy René en 1946, les vins de la région bénéficieront dix ans plus tard de l’appellation VDQS Coteaux d’Aix.

Par le décret du 24 décembre 1985, l’Appellation d’Origine Contrôlée viendra enfin couronner les efforts qualitatifs et la persévérance des vignerons.

Participant à la renommée de cette Provence au cœur de laquelle ils sont enracinés, les Coteaux d’Aix-en-Provence sont désormais appréciés par les amateurs du monde entier.

La situation géographique

L’aire d’Appellation des Coteaux d’Aix-en-Provence est située dans la zone occidentale de la Provence calcaire.

Elle s’étend de la Durance à la mer Méditerranée, et de la vallée du Rhône à l’Ouest à la montagne Sainte-Victoire à l’Est.

C’est entre des reliefs constitués d’une succession de chaînons parallèles au littoral – chaîne de la Nerthe, chaîne de la Fare, chaîne d’Eguilles et de la Trévaresse, chaînon des Costes prolongé par les Alpilles – que se situent les bassins sédimentaires où s’est concentrée l’activité viticole.

Le climat

Le climat, de type méditerranéen, est marqué par le Mistral, vent du Nord dominant froid et sec. Il permet à l’appellation de bénéficier d’un ensoleillement annuel moyen de 2 900 heures. De faibles pluies – entre 550 et 680 mm par an – sont essentiellement concentrées sur le printemps et l’automne.

Les sols

Les sols rencontrés sont majoritairement :

  • argilo-calcaire caillouteux,
  • sableux, souvent graveleux sur molasses et grès,
  • caillouteux à matrice argileuse ou limono-sableux sur les terrasses de l’Arc et de la Durance

Trois chaînes érodées s’allongent d’ouest en est :

  • La chaîne de la Nerthe (ou de l’Estaque), au sud de l’étang de Berre,
  • la chaîne de la Fare, au centre,
  • les chaînons des Costes et son prolongement, le horst de Vernègue, au nord.

Entre ces chaînes s’étendent des bassins sédimentaires : le bassin de Vitrolles, le bassin de la Touloubre, et celui de la basse Durance au nord, de Pelissanne à Rognes.

LES COTEAUX VAROIS EN PROVENCE – AOC 1993

85% rosé, 12% rouge, 3% blanc.

La situation géographique

Le terroir admis dans l’aire de production est compris dans la région naturelle de la « Provence calcaire » rigoureusement délimité » au sein de 28 communes regroupées autour de Brignoles, jadis résidence d’été des Comtes de Provence.

Il se distingue par des reliefs marqués qui culminent de 600 à 1000 m pour le Massif de Sainte Baume.

Le climat

L’altitude moyenne du vignoble (350m moyenne, 500m pour les parcelles les plus hautes) ainsi que la présence des massifs rocheux de la Sainte Baume à l’ouest, des Bessillons au nord et des barres de Cuers au sud, qui arrêtent les influences maritimes, confère au climat des Coteaux Varois en Provence un caractère continental.

Les automnes et les printemps sont souvent très doux, alternent avec des étés caniculaires, et des hivers très froids, et rigoureux plus marqués que dans le reste la région (le gel n’est pas rare).

LES COTES DE PROVENCE SAINTE-VICTOIRE – AOC 2004

80% rosé, 20% rosé, les vins blancs sont produits en côtes de Provence

Des contreforts de la Montagne Sainte Victoire, inspiratrice de Cézanne, aux collines de Pourrières, et aux chaînons de l’Olympe de l’Aurélien, la haute vallée de l’Arc rassemble quelques 28 domaines et coopératives sur 7 villages.

D’une parfaite unité géographique, ce site en outre des caractéristiques climatiques qui lui sont propres, le majestueux massif de la Sainte Victoire forme un écran protecteur naturel contre l’influence directe du mistral.

Seuls, 18 000 ha soigneusement délimités par décret ministériel ont droit à cette A.O.C.

Sur des sols généralement pauvres en humus, perméables et caillouteux, donc propices à la culture de la vigne.

Les sols

Les sols sont ceux de la Provence traditionnelle : calcaire-marneux de la Trévaresse et celui d’Eguilles résultent d’une ancienne dépression nord-sud.

D’Aix à la Durance : argilo-calcaires et caillouteux, sableux, graveleux.faite d’une succession de petits massifs et zones dépressionnaires.

Essentiellement dans le département des Bouches-du-Rhône 49 communes et 2 dans le Var sur 4000 ha.

Les cépages : assemblage obligatoire de 2 cépages

Un cépage principal : Grenache (le seul cépage à ne pas être limité dans l’assemblage)

Cépages accessoires :

  • Limités à 40% : Cinsault, Syrah, Mourvèdre, Counoise,
  • Limités à 30% : Carignan, Cabernet-Sauvignon.

La tendance pour les vins rouges, avec des cuvaisons plus longues donnent aux vins rouges une belle couleur rubis profond, une grande structure, et une matière riche et complexe.

Se sont en général des vins tanniques sans agressivité. Les coteaux d’Aix-en-Provence, donnent beaucoup de plaisir dans leur jeunesse, d’autres donneront du bonheur après quelques années de vieillissement.

Les rosés très subtils, floraux, tout en finesse s’accordent à merveille avec la cuisine orientale, épicée, et les mets d’été, petits farcis par exemple.

Les Blancs représentent 4% issus des 4 cépages principaux :

  • Bourboulenc,
  • Vermentino,
  • Clairette,
  • Grenache blanc.

Puis en accessoire : Rolle minimum. Sauvignon et le Sémillon.

Les blancs en général très équilibrés, floraux, trouvent aisément leur place sur les grandes tables, et s’accordent sur les poissons évidemment, mais très agréable à l’apéritif.

COTES DE PROVENCE Fréjus – AOC 2005

235 ha : 74% rosé, 26% rouge, les vins blanc sont produits en Côtes de Provence

La situation géographique

Situé à l’extrême est de l’appellation Côtes de Provence, le secteur de Fréjus est constitué d’ouest en est pars les collines bordant le fleuve côtier l’Argens, et bénéficie d’une ouverture directe sur la méditerranée.

8 communes (tout ou partie) du département du var, sont comprises dans l’aire délimitée du terroir de Fréjus :

  • Callas,
  • Fréjus,
  • La Motte,
  • Le Muy,
  • Puget sur Argens,
  • Roquebrune sur Argens,
  • Saint Raphael,
  • Trans en Provence.

Le climat

L’ouverture à l’influence maritime conduit à une climatologie particulière sur le terroir de Fréjus.

Il présente un régime de ventilation quasi permanent et d’amplitudes thermiques moyennes.

Les précipitations sont les plus importantes de l’appellation (830-850 mm par an). Avec un ensoleillement annuel de 2 800 à 29OO heures.

Les sols

Géologie : 3 types de sols spécifiques :

  • Les sols rouges, développés sur les produits d’altération de grés du permien.
  • Les sols d’apport sur socle permien (sols rouges caillouteux, sablo-argileux sur tufs jaunes à blanchâtres sur dépôts de pilocène marin)
  • Les sols sableux développés sur les produits d’altération des roches métamorphiques du massif des maures.

COTES DE PROVENCE La Londe – AOC 2008

411 ha : 69% rosé, 74% rouge, les vins blanc sont produits en Côtes de Provence.

La situation géographique

Sur une superficie de 1 800 ha., le vignoble de cette dénomination de terroir localisée en terminaison côtière au sud-ouest du massif des Maures où affleurent des phyllades très altérées.

5 communes (tout ou partie) du Var sont comprises dans l’aire d’appellation Côtes de Provence La Londe :

  • Bormes les Mimosa,
  • La Crau,
  • Hyères
  • La Londe des Maures.

Le Climat

La proximité immédiate de la mer méditerranée conditionne la climatologie spécifique à ce secteur.

Les températures hivernales et estivales sont atténuées.

Les précipitations annuelles sont particulièrement faibles (inf. à 700 mm)

L’ensoleillement annuel important avec un régime ventilation quasi permanente et de forte amplitude.

Les sols

Géologie : 4 types de sols :

  • Sols sur phyllades, caillouteux et peu profonds
  • Sols colluviaux de pente sur phyllades plus ou moins caillouteux
  • Sols colluviaux des zones d’effondrement avec des cailloux de quartzite de grès et de Phyllade
  • Sols d’alluvions anciennes avec des cailloux de quartzite, de grès et de phyllade.

Aujourd’hui, les vins de notre région sont reconnus et recherchés, ils prônent en bonne place sur les cartes de vin des plus grands restaurants, tout en sachant se faire plus accessibles pour des occasions conviviales.

Mais que de travail et de chemin parcouru depuis les Phocéens !

Il a fallu sélectionner et adapter les cépages, favoriser l’exposition maximale en fonction de la situation et du climat.

Mais nous avons en plus, le terroir qui fait la particularité, la personnalité et la qualité de tous nos vins en France, et ce terroir le monde entier nous l’envie.
Et c’est la grande force de notre patrimoine vinicole.

Un grand merci à tous ces artisans du vin, que j’admire tant, et qui ne cessez de me faire rêver, vous avez su au fil des années, hisser toute notre Provence vinicole au rang des plus grands vins de France.

Je suis heureuse et fière d’être votre ambassadrice.

Gisèle Marguin, Présidente des sommeliers d’Alpes-Marseille-Provence