Lundi 11 avril à l’Abbaye de la Celle, 41 domaines de l’appellation des Coteaux Varois en Provence ont présenté leur Millésime 2010. Les superbes jardins de l’abbaye et un soleil digne du mois du juin ont largement contribué au bon déroulement de la journée. L’affluence grandissante chaque année confirme l’importance de ce rendez vous devenu incontournable pour de nombreux professionnels du vin : cavistes, sommeliers, restaurateurs, journalistes…
Les vins rosés 2010
Une chose est sûre, les vignerons de l’appellation progressent chaque année. Aujourd’hui, la qualité des vinifications et les soins apportés aux vins, ont pour résultat de nous proposer des vins parfaitement maitrisés, et un niveau de qualité à la hausse.
Toutefois les vins rosés se présentent en un ensemble certes très homogène en qualité, mais encore un peu hétérogènes sur leur style . La palette des couleurs s’étend de rosé saumoné très pâle à des teintes plus orangées, mais la tendance tend toutefois vers des couleurs chatoyantes, vives et plus conformes à la demande du consommateur.
D’une façon globale, le nez des vins rosés est plutôt aromatique : des arômes de fruits blancs aux arômes de petits fruits rouges comme la groseille et la framboise. Il se caractérise par une grande finesse ; le grenache domine, il apporte le gras et la rondeur, la syrah une touche de caractère, et le cinsault donne la touche de finesse souhaitée. À noter également l’apport du rolle : cépage blanc dans l’assemblage des vins rosés, il apporte la pointe aromatique supplémentaire caractéristique : pour ou contre l’apport d’un cépage blanc, chacun son avis…. Personnellement je n’y suis pas favorable, car je pense qu’il marque trop les vins.
À la dégustation, l’équilibre est généralement au rendez-vous, le gras et le volume sont bien là, l’acidité confère un bon équilibre, visiblement celle-ci est globalement au rendez-vous du millésime. Les vins présentent un beau volume, une palette aromatique assez large. Comme au nez, nous retrouvons des arômes de fruits blancs, de poires, de pêches, les petits fruits rouges nous régalent également avec des notes de groseille, de framboise ; les épices typiques de la syrah, les arômes de garrigue et mentholés, complètent un éventail assez plaisant.
Les accords mets vins se font finalement avec une palette assez large de mets, le style des rosés Coteaux Varois trouveront leur place dans chaque moment d’un repas gastronomique ou plus festif .
À l’apéritif, on préférera des vins plus tendres et plus légers, où la fraicheur et la délicatesse primeront. Des vins plus charnus se marieront sur une cuisine méditerranéenne, asiatique. Pour les plus charpentés, nous pourrons aller vers des saveurs d’Afrique du nord et une cuisine plus haute en couleur. À noter également le mariage remarquable avec les fromages, que ce soit des chèvres, brebis, ou encore pâtes persillées. Ne pas négliger un rosé un peu charnu, riche en fruits avec un bon fraisier en dessert…
Les vins blancs 2010
Malgré la faible production de vins sur l’appellation ( 2%), l’ensemble est tout à fait remarquable. Là ou le rolle s’est imposé en Côtes de Provence, Les Coteaux Varois se déclinent sur une palette plus large, avec des cépages traditionnels : clairette et ugni blanc, mais aussi un trio plus inattendu : le rolle avec le sémillon et l’étonnant grenache blanc qui donnent des résultats tout à fait intéressants, alors que nous avons plutôt l’habitude de le retrouver autour d’Avignon.
Les couleurs sont vives et franches, d’un jaune pâle aux reflets verts, à quelques teintes d’un jaune plus soutenu.
Généralement les nez sont plaisants et intenses, la fraîcheur du fruit se dégage déjà. Les fleurs blanches, le thym, la menthe et les fruits blancs offrent une palette aromatique complexe . A cela vient se rajouter les notes plus balsamiques et boisées apportées par l’utilisation assez modérée de barriques de demi-muits ou de foudres.
A la dégustation, une fois encore, l’équilibre est bon, les vins présentent un bon volume, une acidité présente et sans déficience, la finale offre une belle fraîcheur .
Dans les notes gustatives, le rolle apporte la fraîcheur et son fruit caractéristique, le sémillon la délicatesse de ses parfums et l’étonnant grenache blanc une structure et un caractère plutôt intéressant . L’utilisation des supports de bois, quand elle est présente et modérée, nous offre des vins assez complexes et bien maitrisés.
En conclusion, une belle dégustation, où chaque vigneron sait imposer sa personnalité, en nous proposant des vins équilibrés, soigneusement vinifiés. La notion de terroir est toujours bien présente. Les vignerons des Coteaux Varois en Provence s’imposent aujourd’hui avec des vins de qualité et un savoir faire sans cesse grandissant.
Notes et synthèse de dégustation par Christian Scalisi – Maitre Sommelier de l’UDSF
(pas de stress hydrique). Présence de vent salutaire qui a contribué au très bon état sanitaire des raisins. Maturité lente à venir : les vendanges ont commencé le 15 septembre pour les secteurs les plus précoces pour se terminer les tous derniers jours d’octobre pour les plus tardifs. D’une façon générale, belle récolte en volume, couleurs vives et très franches, vins aromatiques et frais, bel équilibre entre fraîcheur et rondeur, titres alcoométriques compris entre 12 et 13,5 % vol. RECOLTE 2010 : 124 000 hl pour 2540 ha. 89% en rosé, 9% en rouge, 2% en blanc. »
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