Pour nos sorties, nous avons généralement coutume de nous rendre dans des Domaines viticoles, et c’est vrai qu’en Provence nous sommes gâtés et ne nous en privons pas !
Mais en cette rentrée de septembre, Elisabeth Cayol a eu la bonne initiative de nous organiser une visite chez MANGUIN, sur l’Ile de la Barthelasse à Avignon.
Une belle délégation de 25 membres ASAMP – et à l’heure – est accueilliepar Emmanuel Hanquiez, propriétaire des lieux.
Nous sommes attentifs à la narration de la biographie de cette distillerie reprise en 2001 par Emmanuel et Béatrice HANQUIEZ.
Fils d’Henri MANGUIN, artiste peintre qui côtoyât les plus grands maîtres Matisse, Braque, Camoin, Marquet et bien d’autres, Claude MANGUIN était alors producteur de fruits sur l’île de la Barthelasse dès 1957 et y produisait des fruits (40 hectares) de grande qualité distribués entre autres chez Fauchon.
Les vergers ont été vendus aux agriculteurs à qui la distillerie achète les fruits aujourd’hui.
Fondée par Claude MANGUIN dans les années 40, la DISTILLERIE MANGUIN fut ensuite reprises par deux repreneurs, entre 1993 et 2001, année du rachat par Béatrice et Emmanuel Hanquiez.
La distillerie produit aujourd’hui 60 000 bouteilles par an.
Les eaux de vie Manguin sont de nouveau présentes chez Fauchon, et approchent la restauration haut de gamme.
Nous suivons Philippe MANGUIN près des alambics, petits-fils du fondateur et maître de chais, pour les explications d’élaboration…
4 étapes se succèdent :
– Sélection du fruit : producteurs de l’île et d’autres régions de France (Alpes et Lot pour les poires de qualité)
Les poires William sont récoltées vertes sur l’arbre fin août, puis mises en frigo pendant 1 mois et livrées à la distillerie fin septembre pour finir la maturité à température réfrigérée à 3°.
– Lavage, triage, équeutage, ou non, broyage, mise en cuve, levurage et mise en fermentation de la purée obtenue pendant 10 jours à 20°. On obtient un jus à 4 degrés. Une mise en repos avant la distillation est respectée.
– Puis intervient la distillation du moût, liquide au départ, puis pâteux à la fin. Les premières vapeurs sont à 73,5.
– On obtient le « brouillis » qui va être distillé à nouveau. Les « têtes » sont éliminées. Le « cœur » sert de base à l’eau de vie, les « queues » rentrent dans les assemblages.
Les papilles alléchées par ces explications, ne demandent qu’à assouvir leur désir, la dégustation peut commencer :
– Eau de vie de poires classique «45°» très aromatique au nez, chaleureuse,
– Eau de vie de poires « 47 » fine, grasse, persistante,
Accompagnées d’un tartare de saumon mariné au soja, parfumé au curry et relevé au wasabi
– Le « Caraxès » mixte eau de vie de poires (77 %) et rhum ambré des Antilles (23%). Gras, rond, puissant,
Accompagné par un foie gras disposé sur un spéculos agrémenté d’un magret fumé.
– Liqueur de mandarine. Nez très parfumé aux arômes de zestes,
Accompagnée de salade guacamole, d’un tartare de St. Jacques mariné au yuzu (citron japonais à la saveur de mandarine).
Les bouchées sont préparées par le traiteur Chic and Co d’Avignon et présentées par Magali.
Cette journée de fin d’été n’était pas propice à trop de travail, et comme le disait Fernand Sardou, « il fait trop chaud dans notre Midi… »
Direction Avignon, et c’est sur le Mireio que nous embarquons pour une remontée du Rhône jusqu’à Châteauneuf-du-Pape. Non, nous sommes sérieux et ne nous rendons pas dans les caves…
Mais… à bord une dégustation était prévue avec les vins offerts par la Cave Balma Venitia de Beaumes de Venise (Président Claude Chabrand) !
Les Muscats de Beaumes de Venise :
– Muscat « carte or » : servi très frais, ce Muscat montre d’élégantes notes de litchi et de brioche aux fruits confits. Très apprécié à l’apéritif.
– Muscat du Domaine Paparotier : belle robe dorée, nez complexe de fruits blancs, d’abricot et de tilleul, fine et fraîche la bouche élégante présente un bel équilibre sucre/alcool sans lourdeur. La finale est persistante dominée par le croquant du muscat. A déguster pour lui – même. (il a fait l’unanimité !)
– Muscat « Bois Doré » vintage 2007 : robe ambrée, nez complexe marqué par un boisé très fin, une bouche ample et très expressive avec une finale sur les fruits secs. A réserver à des fromages comme le Roquefort ou encore sur des desserts au chocolat noir.
Les autres vins :
– Vacqueyras blanc : un vin clair aux reflets dorés, un nez agréable sur des notes de fruits blancs. Une belle fraîcheur en bouche avec une finale assez puissante. Un mariage parfait avec le dos de cabillaud juste poêlé et sa pressée de pommes de terre.
– Beaumes rouge « Terres de Trias » : belle robe soutenue, un nez très intense de fruits rouges un peu compotés et d’épices douces. Une bouche bien équilibrée avec des tanins soyeux. la finale dévoile des notes de réglisse En accompagnement d’une belle pièce de viande rouge.
– Vivre 2011 : robe très soutenue. Le nez est assez complexe sur des fruits rouges bien murs et épicés. La bouche est fondue et élégante, les tanins sont fins, la finale est très agréable avec ses notes de réglisse et de cacao. Le vin se montre encore sur la réserve : à attendre donc. Le vin re dégusté le lendemain était beaucoup plus expressif donc à ouvrir à l’avance ou à carafer. A servir sur une belle daube de sanglier.
Une belle journée de rentrée conviviale et récréative alliant le travail de passion qui nous anime.
Merci Elisabeth pour l’organisation parfaite.
Elisabeth, Gisèle, Stéphane
Photos : Christian
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