Le lundi 2 juin 2014, découverte du Clos Sainte Magdeleine à Cassis, accompagné du Domaine Saint-Louis.
CASSIS, petit village niché dans un écrin, en fait rêver plus d’un ! Ce lundi, un temps exceptionnel, un soleil insolent et quelques embruns, ont magnifié cette journée, le Cap Canaille jouant de sa lumière sur les coteaux où se réverbère la mer.
Nous sommes au Clos Sainte Magdeleine, le plus ancien domaine de l’appellation CASSIS.
Un tableau, un berceau, tout ça n’incite pas forcément au travail, tant le spectacle est indécent de beauté et de lumière.
Nous sommes accueillis par François Sack, accompagné par son fils Jonathan et son épouse Aurélie.
Un peu d’histoire
Jonathan représente la 4e génération. Le domaine a été acheté en 1921 par son arrière grand-père, Grec, qui racheta la propriété à Jules Savon. Il a grandi au Domaine près de son frère Grégoire, sa maman Georgina, et son papa François.
C’est aujourd’hui avec Aurélie son épouse que Jonathan perpétue la tradition et le savoir faire transmis.
Le domaine, occupé par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, a été saccagée et a dû attendre 1991 avant d’être rénové.
Visite du domaine
Le domaine a une superficie de 20 ha dont 12 ha de vigne (2 ha au clos, 7,5 ha en coteaux et 2,5 en fermage). AB depuis 2012. Seul le soufre et le sulfate de cuivre sont autorisés.
En 2012 : création du Parc national des calanques donc seul vignoble de France situé dans un parc national.
Par sa situation (Mistral et influence maritime) : pas de mildiou et vigilance pour l’oïdium.
Le millésime 2014 s’annonce pour le moment précoce et concentré.
Un tour dans le chai
Cave refaite en 2011 (11 mois de travaux) cuverie inox principalement.
Vendange en caissette de 20 – 25 kg
Foulage, égrappage puis pressurage avec un nouveau pressoir qui évite toute oxydation
Débourbage 24 à 30 h en cuve béton résiné
Fermentation alcoolique en cuve inox
Vin blanc non collé depuis 2013
La Cuvée Bel Arme est réalisée en cuve béton en forme d’œuf avec des levures indigènes, bâtonné 1 fois par semaine pendant 6 mois.
A nos papilles
Nous commençons par les vins du Domaine :
Le Rosé 2013 (40% grenache 40% cinsault 20% mourvèdre) : Nez frais de Champagne, aromatique, fin, élégant et salin en bouche avec une belle longueur
Le Blanc 2011 (marsanne 40%, ugni blanc, clairette, bourboulenc 5%) : cépages vinifiés séparément :
Belle robe or jaune, 1er nez fruité, beurré avec des notes florales, aubépine, Fraîcheur en fin de bouche
Garde de 5 ans, à accompagner avec une viande blanche ou un poisson en sauce
Le Blanc 2013 est un vin non collé : La robe n’est pas tout à fait limpide, le nez est expressif, sur les fruits (mirabelle), gras avec minéralité, toute en progression
Le Blanc Bel Arme, issu d’une sélection parcellaire 2013 (60% Marsanne) : nez discret pour le moment, salinité très marqué, gras, vin à attendre.
Jonathan avait invité un autre vigneron de Cassis : Laurent Jayne du Domaine St Louis. Domaine de 8 ha situé à 186 m d’altitude exposé est-ouest.
Même si les vignerons de Cassis ont planté des cépages blancs, adaptés aux sols pierreux, calcaire, Laurent Jayne, épicurien, et gourmand, (excellent cuisinier aussi) a su avec succès élaborer des vins rosé et rouge.
Le Rosé 2013 est obtenu après une macération courte et un assemblage de cépages rouges et blanc (grenache, cinsault et clairette). Le vin est charnu avec une finale vive.
Le Blanc 2013 est élaboré avec du Pascal blanc, cépage qui se raréfie. Bourboulenc, clairette, marsanne, à partir de levures indigènes et sans enzymes. On obtient un vin aux notes de poire et de pain de mie, souple, gras, avec de la minéralité en fin de bouche.
Le Rouge 2012 a également sa particularité, avec des Carignan de 1940, mourvèdre non cloné, grenache. La fermentation malo lactique est faite en fût, élevage barrique (barriques de Lafaurie Peyraguey), robe claire, nez très puissant frais mentholé, léger boisé, cacaoté, bouche charnue avec la fraîcheur et de la salinité.
Et pour finir, nous avons eu le plaisir d’associer les vins avec des spécialités provençales et particulièrement des produits de la mer.
Après les remerciements d’usage, chacun est reparti en se disant que nous sommes heureux et comblés en Provence.
Pauline Rigaud et Stéphane Opiard
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