Lundi 24 septembre 2012
Visite du Château ROMANIN et du domaine de VALDITION
Oh que le temps n’inspirait pas ce matin_là !
Mais c’est avec détermination que 20 membres de l’ASAMP, accompagnés de leur Présidente, ont bravé ce ciel, noir, bas, grondant, des éclairs menaçants… mais tout ceci était oublié à notre arrivée aux Baux de Provence, la clémence des cieux, le soleil et la sérénité des lieux ont opéré avec magie.
Visite au Château Romanin, AOP Les Baux de Provence, où nous sommes reçus par Pascal Frechet, directeur, et Edouardo Maître de Chais.
{youtube}KWrF7ny-Oow{/youtube}
Historique de l’appellation Les Baux de Provence
Appellation approuvée par l’Institut National des Appellations d’origine le 9 février 1995. Cela faisait déjà plus de dix années que les viticulteurs des Baux valorisaient leur terroir afin de faire reconnaître la réalité géographique, climatique et territoriale de cette région viticole rattachée depuis 1985 à l’Appellation Coteaux d’Aix en Provence pour les vins récoltés sur les communes des Alpilles.
En 1995, une commission présidée par Monsieur Renou de l’INAO a approuvé la reconnaissance de l’AOC Les Baux de Provence. Quatre paramètres sont retenus pour cette identité : le sol, le climat, les cépages, la tradition des hommes.
Les Alpilles regroupent huit communes :
Sur le versant Nord : St. Etienne du Grès, St. Rémy de Provence.
Sur le versant Sud : Les Baux de Provence, Fontvieille, Maussane, Mouriès, Le Paradou.
Toutes ces communes sont concentrées autour du magnifique village des Baux, protégées par la chaîne des Alpilles qui s’étend sur une trentaine de kilomètres. Le vignoble est planté sur le bas des versants Nord et Sud, l’influence méditerranéenne est indéniable avec beaucoup de soleil et de pluie.
Actuellement 350 ha répartis sur 12 domaines. Ce sont des vins d’assemblages destinés au vieillissement, pour les rouges avec les cépages : grenache, syrah, mourvèdre, cabernet sauvignon ainsi que des cépages accessoires en quantité limitée. L’appellation produit 70 % de vins rouges.
En 1995, les vins blancs pourtant très agréables ne bénéficiaient pas de la nouvelle appellation. Ce changement est intervenu en 2011.
Les raisins doivent avoir une bonne maturité avec 11,5% de titre d’alcool et moins de 3 grammes de sucre résiduel. Rendement fixé à 50 hl/ha, 4.000 pieds/ha, taille gobelet.
90 % de l’appellation est en « Bio ». Dix domaines le sont effectivement, un est en reconversion et un le refuse.
Les sols caillouteux sont pauvres et rudes, faits de calcaire, granit, galets…
Historique du Château Romanin
1989 : création du Domaine par la famille Perrot, M. Charial de l’Oustau de Baumanière en étant le gérant. Dès le départ, le choix est fait de la biodynamie, ce qui constitue à l’époque une vraie originalité tendant même vers la marginalité. Avec 20 hectares de vieilles vignes au départ, le domaine en compte actuellement 58.
La cave est construite en 1992, date du 1er millésime. Le nom de « Romanin » vient du vieux château –aujourd’hui en ruine- datant de l’époque des Templiers.
En 2006, le Château est racheté par les anciens propriétaires de Château Montrose, qui consolident la propriété par des moyens financiers importants mais toujours dans la continuité de l’esprit « Romanin ». Preuve en est : l’appartenance du Château au groupe biodynamie « Renaissance des terroirs », avec Nicolas Joly de la Coulée de Serrant en Savennière.
On trouve 4 gammes de vins :
- · Le Cœur de Romanin en rouge AOP LES BAUX DE PROVENCE
- · Le Château Romanin en rouge et rosé (bientôt en blanc) AOP LES BAUX DE PROVENCE, actuellement IGP Alpilles pour le blanc
- · La Chapelle de Romanin en rouge AOP LES BAUX DE PROVENCE
- · Le Mas de Romanin IGP Alpilles dans les 3 couleurs.
Question incontournable :
Pourquoi le choix de la biodynamie ? Quels en sont les principes de base ?
4 éléments de réponses nous sont apportés :
- · Utilisation exclusive de produits naturels
- · Suivi du calendrier lunaire
- · Préparation des soins uniquement sur des bases animales, végétales et minérales
- · Dynamisation « principe homéopathique »
Le SO2 est utilisé mais en dose réduite.
Romanin présente aussi une architecture assez unique et dans l’esprit biodynamie. La cave est bâtie sur le principe de la « coudée royale », mesure utilisée lors de la construction du château ancien.
Dans le cœur de la cave, « la Cathédrale », creusée dans la roche, la voûte posée dessus. A l’intérieur, chaque foudre – de 40 à 43 Hl – porte un nom de « Seigneurs » lié au vieux château. Au centre, une étoile percée d’un cœur symbolise à la fois l’étoile des Baux et les Templiers.
Dans le chai de vinification, 14 cuves thermo-régulées portent le nom de 14 planètes : Saturne, Uranus, la Terre…
Vinification :
Les rosés et les blancs sont issus d’un pressurage direct en grappes entières, maintenues à basse température de la vendange à la vinification afin de bien conserver fruit et fraîcheur. Les malos sont bloquées pour les blancs et rosés dans le but de garder la vivacité. Pour l’instant les vins blancs sont issus du Rolle uniquement mais la roussanne en plantation va bientôt permettre grâce à l’assemblage exigé dans la charte de l’appellation de produire des blancs d’AOP Les Baux de Provence.
Les rouges sont égrappés à 100 % et vinifiés cépage par cépage à des températures de 20 ° avec des remontages et des pigeages souples, dans l’objectif d’obtenir des vins à la fois puissants mais fins et élégants. Les 4 cépages sont la syrah, le grenache, le mourvèdre, le cabernet sauvignon complétés par la counoise et le cinsault. L’assemblage se fait au printemps, les meilleures parcelles sont destinées aux meilleures cuvées.
Vendanges rouge 2012 :
2 éléments :
- · Début le 3 septembre et fin autour du 20 septembre.
- · Un manque d’eau dû à la sécheresse donc des petites grappes mais riches.
La peau épaisse des raisins a permis de faire des extractions douces et lentes des tanins pour viser la finesse et l’élégance des vins rouges.
Dégustation :
BRUT DE CUVE B 2012 : Cépage Rolle
Couleur « Pastis bien dosé ». Nez de poire fraîche, de pomme. Bouche solide (13°) et citronnée. De la vivacité et du gras avec un joli restant de gaz.
BRUT DE CUVE ROSE 2012 : Grenache 100 %
Couleur rose opaque. Nez de petits fruits rouges avec dominante groseille. En bouche, une bonne vivacité, du fruit et une jolie touche d’amertume.
BRUT DE CUVE ROSE 2012 : Grenache 80 % Syrah 20 %
Couleur assez identique. Joli nez. Bouche assez fine avec une belle amertume.
BRUT DE CUVE ROUGE 2012 : Grenache 100 %
Couleur rosé bonbon. Nez plein de fruits et de jeunesse. Déjà de la finesse. On reconnait la douceur de l’extraction.
BRUT DE CUVE ROUGE 2012 : Syrah 100 %
Couleur rosé foncé, plus profond. Le nez est concentré, généreux. En bouche, le vin est plus gourmand, plus floral avec finesse et gourmandise.
IGP Alpilles B
Couleur brillante. Nez fruité, gourmand mais servi trop frais pour s’exprimer d’avantage. En bouche, on trouve fraicheur et minéralité, entre amandes, olives vertes et zestes d’agrumes. La finale est courte avec un léger manque de matière.
CHATEAU ROMANIN ROSE 2011
Couleur saumonée, teinte légère. Nez discret avec un joli fruit mais servi trop froid. Bouche assez agréable mais un peu diluée. Finale sur l’acidité avec une légère amertume qui tend à assécher et fait ressortir le manque de matière, de volume.
Chapelle 2010 : grenache, cabernet, mourvèdre
Robe violacée d’un rouge assez profond. Nez agréable et gourmand avec des notes grillées, poivrées. Bouche souple et fruitée avec une trame animale-végétale.C’est un vin léger et agréable fait pour des buffets vignerons ou campagnards, à servir un peu frais.
Un coup de cœur pour le CHATEAU ROMANIN 2007 : grenache, cabernet, mourvèdre
Rouge profond avec une légère patine orangée, des larmes colorées.
Nez de caractère déjà fondu et soyeux, aux notes empyreumatiques, épicées, animales, iodées…un vrai bouquet de marinade de gibier…
La bouche est charnue, toute en velours, en harmonie. La force s’associe à la délicatesse. Vin complet, fini.« On l’ouvre au début du repas et quand le 1er plat arrive … la bouteille est déjà terminée !!! »
Daube de sanglier et tagliatelles fraiches, Terrine de queues de bœuf et chavignol…
CŒUR DE ROMANIN 2006 : grenache, cabernet, mourvèdre
Rouge profond, épanoui. Nez concentré, riche, généreux aux notes d’humus, de sous bois, de compotée de mûres, d’épices et de poivrons.
Bouche plus ferme avec des tanins solides qui doivent encore se fondre. Finale légèrement asséchante, plus dans la solidité que dans l’élégance.
A attendre encore 3 à 5 ans ou à carafer aujourd’hui.
Pluma da Pata négra à la plancha avec baies rouges, petits légumes croquants et légèrement pimentés.
CHATEAU ROMANIN 2005 : grenache, cabernet, mourvèdre
Robe évoluée avec une jolie patine légèrement tuilée. Nez animal, réglissé et confituré.
Bouche ferme, de la matière mais un manque de fruit. Finale asséchante, assez courte et un peu herbacée.
A consommer maintenant sans attendre avec carafage.
Un plat bien choisi va certainement l’aider ; et pourquoi pas …Une bonne côte de bœuf grillée, Os à moelle, confiture d’oignons, gratin dauphinois aux girolles…
En conclusion, une visite et une dégustation réussies et enrichissantes où l’on comprend mieux la philosophie de l’appellation et du domaine Romanin. L’aventure se poursuit dans la recherche du produit naturel et dans la continuité de la qualité, de la rigueur et de l’application.
Que d’autres millésimes ressemblent et dépassent le château 2007… c’est notre souhait le plus sincère et gourmand !
Visite au Domaine de Valdition,
IGP Alpilles et AOP Coteaux d’Aix-en-Provence
Après la visite matinale à Romanin, direction Valdition, entre Orgon et Eygalières, sur l’autre versant du massif des Alpilles. En entrant sur le domaine, on ne peut qu’être admiratif par la traversée de la grande allée de pins d’Alep qui donne sur une magnifique bâtisse d’époque Renaissance où nous sommes reçus comme à la maison. Les conditions parfaites pour un pique-nique. La dégustation en terrasse de mets du terroir, accompagnés des vins apportés par chacun, nous fait rapidement oublier le mauvais temps du matin et nous met dans de bonnes conditions pour la découverte de ce domaine historique.
Messieurs Gael Banchon et Bertrand Malossi nous expliquent les subtilités et la philosophie de ce domaine, qui nous séduit par sa situation de quiétude, comme un ilot de sérénité.
Historique du domaine de Valdition:
Superficie totale du domaine : 280 Ha
L’histoire veut que François 1er, alors Roi de France, en fit don à sa fille naturelle Caroline du Prévot. Cette dernière épousa le Sieur Ludovic Dacla de Chateaubert, dont la famille conserva le domaine jusqu’en 1950 (5 siècles !). La propriété a ensuite connu le maraîchage et la culture d’arbres fruitiers et le début d’un vignoble.
François Faure en a fait l’acquisition en 2003 puis a porté la surface d’exploitation de 25 à 80 hectares, en reprenant des vignes en AOC Coteaux d’Aix en Provence, chez un vigneron voisin. A la confluence des trois grandes régions de production, Valdition bénéficie d’une grande palette de cépages :
– cabernet sauvignon, cinsault, grenache noir, marselan (croisement entre cabernet sauvignon et grenache), mourvèdre, petit verdot et syrah pour les cépages noirs,
– bourboulenc, chasan (croisement entre listan et chardonnay), grenache blanc, macabeu, muscat petit grain, roussane et viognier, pour les cépages blancs.
Depuis sa création, le domaine a toujours produit du Vin de Pays (maintenant: IGP), il est d’ailleurs à l’origine de la dénomination « Vin de Pays des Alpilles » décrétée en 2006.
Sa spécificité est de faire des assemblages de cépages choisis, aux rendements maîtrisés (40 hl/ha) sur l’excellent sol calcaire et rocailleux des Alpilles. Une démarche environnementale, toujours pratiquée, a conduit progressivement à la culture biologique. Taille courte et ébourgeonnage garantissent les petits rendements. Triée (sur table de tri), la vendange est transportée dans la cave climatisée. Après la cuvaison et la fermentation à température contrôlée et à l’abri de l’air, les différents cépages sont assemblés et remis en cuves, en foudres ou barriques de chêne français (de 1 ou 2 vins) pour des élevages personnalisés.
Les vins qui se veulent souples et aromatiques sont déclinés en quatre gammes, soit en Vin de Pays des Alpilles, soit en AOC Coteaux d’Aix en Provence :
- · La gamme TRADITION (3 couleurs) : IGP Alpilles
- · La gamme VALLON DES ANGES (3 couleurs) : AOP Coteaux d’Aix-en-Pce
- · La gamme CUVEE DES FILLES (blanc et rouge) : IGP Alpilles
- · La gamme LUDOVIC DACLA (3 couleurs) : IGP Alpilles
Dans la boutique de produits régionaux du domaine, on trouve les deux gammes d’huiles d’olive produites au domaine, AOC Vallée des Baux de Provence et une mono variétale de Bouteillan (goûtée le midi où nous avons pu constater une belle qualité : finesse, fruité et amertume de garrigue. Idéale sur les crottins de chèvre secs).
Après la visite chaleureuse de la cuverie et du chai, retour sur la terrasse du domaine pour une dégustation de la gamme.
NB : pas de vins primeurs ni de mouts dégustés, mais les vendanges se sont passées dans les mêmes conditions qu’à Romanin (et qu’en Provence en général). La seule différence est qu’ils vendangent de nuit (entre 2h et 9h) à la main et à la machine avec des dispositifs d’éclairage hauts de gamme. Le but étant d’avoir le plus de fraîcheur possible dans le raisin.
Dégustation :
TRADITION BLANC 2011 IGP Alpilles: Cépages grenache blanc – clairette – vermentino
Œil : jaune pâle à reflets argentés. Nez subtil, de fleurs blanches (aubépine), poire, agrumes et fraîcheur minérale. Bouche : élégante et plaisante, rondeur et fraîcheur en harmonie.
Un blanc de plaisir maîtrisé. A servir dans sa jeunesse autour des 8 °C.
Accords : Tartare de saumon à l’aneth, fromages de chèvre.
VALLON DES ANGES BLANC 2011 AOP Coteaux d’Aix-en-Pce: Cépages grenache blanc – clairette – vermentino
Œil : jaune doré toujours pâle aux reflets argentés. Nez subtil mais aromatique de fruits confits (poire, agrumes, abricot) et fraîcheur florale toujours un peu minérale. Bouche : Fraîcheur plaisante, rondeur gourmande et notes iodées. Belle persistance.
Un blanc de plaisir plus tourné vers la gastronomie. A servir dans les 5 ans autour des 10 °C.
Accords : Loup en croûte de sel, langouste grillée et beurre blanc.
TRADITION ROSE 2011 IGP Alpilles: Cépages grenache – cinsault
Œil : robe rose pâle et brillante. Nez dominé par des arômes de fruits rouges (groseille, framboise) et de pêche. Bouche fraîche et gourmande, assez court.
Un roséde plaisir et d’apéritif. A servir dans sa jeunesse autour des 8 °C.
Accords : Entrées méditerranéennes, tapas.
VALLON DES ANGES ROSE 2011 AOP Coteaux d’Aix-en-Pce: Cépages grenache – cinsault
Œil : Idem à la cuvée tradition… Cependant un nez plus intense et gourmand, toujours subtil avec des arômes de pamplemousse et de pêche de vigne. Bouche : Fraîcheurminérale, rondeur gourmande et acidulée. Belle persistance sur le pamplemousse.
Unrosé moderne et généreux. A servir dans les 3 ans autour des 9°C.
Accords : Rougets barbets grillés, pissaladière.
TRADITION ROUGE 2010 IGP Alpilles: Cépages cabernet – syrah – grenache
Œil : Robe grenat profond reflets violines.Nez de fruits rouges, épices et réglisse. Bouche riche (matière élégante) et équilibrée, aromatique et friande.Persistance courte mais fraîche.
Unrouge gourmand et typique de la région. A servir dans les 5 ans autour des 16°C.
Accords : Grillades de viandes avec légumes épicées, Faux-filet aux herbes de Provence.
VALLON DES ANGES ROUGE 2009 AOP Coteaux d’Aix-en-Pce: Cépages syrah – grenache – cabernet
Œil : Robe grenat intense reflets rubis.Nez intense et proche du Tradition avec un côté plus poivré et animal. Bouche : Attaque charnue, ensuite vient le côté fruité et velouté, mais la matière est un peu dure. Belle persistance poivrée et mentholée mais un peu d’amertume.
Unrouge charmeur mais qui mérite d’attendre un peu ou d’être carafé. A servir dans les 8 ans autour des 18°C.
Accords : Daube de taureau provençale, souris d’agneau confite à l’ail.
LUDOVIC DACLA ROUGE 2010 IGP Alpilles: Cépages syrah –cabernet
Œil : Robe rougeintense et sombre, reflets violacés.Nez encore intense de fruits noirs confits, épices fortes, notes empyreumatiques et musquées, bois vanillé. Bouche : Attaque charnue et virile, ensuite vient les arômes trop vite masqués par le bois trop présent, la matière est sèche et dure. Belle persistance épicée mais trop d’amertume due au bois.
Unrouge dont le potentiel est trop marqué par l’élevage, il mérite d’attendre 2-3 ans ou d’être carafé pour ceux qui aiment les vins boisés. A servir dans les 10 ans autour des 18°C.
Accords : Pièce de viande sauvage bien grillée, plus tard il pourrait convenir sur une épaule de sanglier braisée.
Les vins étaient dans l’ensemble de belles découvertes, cependant ils sont résolument tournés vers la modernité, ce qui masque un peu l’identité du terroir… Malgré tout, l’ambition de ce domaine est toujours de faire mieux d’année en année et de répondre aux demandes de leurs clients.
Une visite et une dégustation réussie et enrichissante, où il y avait de la convivialité. En plus nous avons pris l’air !
Une belle journée.
Très belle initiative d’Elisabeth.
Denis et Sébastien.
Laisser un commentaire