Une Provence active, de Hyères à Marseille !

Présentation du millésime 2011

des Côtes de Provence à Hyères, au Forum du Casino

et des vins d’Aix en vignes à Marseille,

le lundi 19 mars 

Nous le savons, la Provence nous réjouit de son enthousiasme… mais il était difficile de faire le choix entre deux manifestations !

Aussi, j’ai choisi de ne pas choisir, et de faire les deux. Car choisir, c’est renoncer….

Oui je sais, ce n’est pas raisonnable, peut-être… mais c’était fort agréable.

Pour commencer, à Hyères. Lors de la conférence, nous sommes accueillis par Monsieur Jacques Polet, maire de la ville, pas peu fier de recevoir ce salon qui connaît d’année en année un succès grandissant.

Roque Pertusa, Président du CIVP, nous dit combien les acteurs de la filière vin de Provence sont heureux de recevoir en octobre prochain à Marseille, la finale du  Meilleur Sommelier de France 2012, organisée sous l’égide de l’UDSF.

Ce fut l’occasion aussi d’échanger des informations et, en l’occurrence, elles étaient bonnes. Ainsi une récente étude sur les vins rosés montre que sa consommation dans le monde a augmenté de 17% en 8 ans. Elle s’élevait en 2010 à 22,4 millions d’hectolitres, soit presque 10% de la consommation totale des vins. La France en est le premier pays producteur mondial, avec 6,5 millions d’hectolitres produits en 2010 (plus du quart de la production mondiale), devant l’Italie et les Etats-Unis. Elle est aussi le premier pays consommateur de vin rosé au monde, avec 33% du total, soit une consommation de 11,8 litres par habitant en 2010 (Source CIVP/FranceAgriMer–AgrexConsulting).

A Hyères était réunis dans une ambiance conviviale plus de 160 domaines ou caves  des Côtes de Provence. L’occasion bien sûr de déguster et de commenter les cuvées 2011.

Le stand imposant réservé aux vins rosés a connu une belle affluence, c’est l’endroit « où l’on parle, où l’on se rencontre ».

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Ensuite à Marseille. Après une dégustation un peu au pas de course, mais non moins studieuse, je repars sur Marseille pour honorer les vignerons d’Aix en vignes.

Un autre lieu : le restaurant Le ventre de l’Architecte, à peine remis d’un grave incendie. Une autre ambiance, chaleureuse et intimiste. La présence des vignerons, une famille, d’où beaucoup d’amitié se dégage.

J’ai eu l’occasion de déguster des vieux millésimes en rouge, et même un rosé 2003 surprenant qui ne manquait pas d’originalité.

Bravo et merci à tous.

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Millésime 2011 en Provence

Cette présentation est issue d’une synthèse de données communiquées par des professionnels experts d’organismes tels que la Chambre d’agriculture du Var, le Conseil des vins de Provence, les laboratoires indépendants, les syndicats d’appellation, le centre de recherche sur le vin rosé…

CONDITIONS CLIMATIQUES DU MILLESIME

L’hiver a été ponctué d’épisodes pluvieux intenses et bienvenus, qui ont participé au maintien des réserves en eaux du sol, nécessaires au bon développement de la vigne. Le printemps chaud et sec a entrainé une floraison précoce réalisée dans de très bonnes conditions. Aucun dégât dû au gel ou à la grêle n’a été constaté. Après un mois de juillet frais et arrosés, la tendance va s’inverser la deuxième quinzaine d’août et laisser place à une arrière-saison comparable à un « été indien ». La maturation des baies a pu ainsi se faire correctement. Début septembre des orages localisés ont en général apporté l’eau nécessaire aux vignes dont la contrainte hydrique était bien présente. Ce régime orageux a induit des disparités locales, souvent caractéristiques de la Provence. Le rafraîchissement enregistré en juillet a entraîné une perte partielle de l’avance végétative gagnée au printemps, pour revenir plus proche des normales. Le mistral régulièrement présent, a encore contribué au bon état sanitaire des raisins. La qualité de la vendange a été au rendez-vous.

CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DU MILLESIME par Nathalie Poulzagues œnologue du centre du rosé à Vidauban.

Dates de vendanges 

A quelques exceptions près, le 22 août marque le début des vendanges en Provence. Les zones tardives débutent très vite leur récolte après les zones précoces si bien que la majorité des raisins sont rentrés fin septembre.

Caractéristiques qualitatives

Le climat frais du mois de juillet et du début du mois d’août, puis les températures presque caniculaires de septembre ont demandé vigilance et technicité aux vignerons et oenologues pour récolter les raisins à bonne maturité. La réactivité des vignerons pour déclencher les chantiers de vendanges, très souvent nocturnes, a été une donnée importante du millésime. Le très bon état sanitaire des raisins a permis d’élaborer les vins dans les meilleures conditions. Les rapports sucre sur acidité sont élevés entraînant des équilibres orientés vers la rondeur, le gras, le volume. Les polyphénols (anthocyanes et tanins) des cépages rouges ont été facilement extractibles, ce qui a conduit les vignerons à être extrêmement attentifs lors de la vinification de leur cuvée de rosés ; la couleur et la structure pouvaient facilement se présenter. Les vendanges nocturnes, la maîtrise du froid généralisé, la gestion des apports et du pressurage notamment ont permis d’élaborer des rosés clairs caractéristique des vins de Provence.

 

DESCRIPTIONS DES VINS DU MILLESIME 2011

VINS ROSES

Les vins rosés du millésime 2011 déclinent des gammes de couleurs rose pastel très tendres. Leurs robes limpides et brillantes offrent, encore cette année, une large palette de nuance rose évoquant les teintes pêche pâle, melon, litchi, framboise clair, pomelo… En raison de la météo clémente du mois de septembre, les vins, présentent très souvent de la concentration et une certaine maturité des arômes. Ainsi, les nez sont complexes et expressifs. Ils sont caractérisés par des senteurs de fruits rouges (fraise, framboise, cerise), de fruits exotiques (banane, litchi, fruit de la passion), d’agrumes (citron, pamplemousse) et de notes florales (rose, buis, fleur d’oranger). Ponctuellement, selon les terroirs et les cépages vinifiés, ils révèlent des notes minérales, de fruits noirs  mais aussi quelques touches d’épices et d’aromates (poivre, anis).

En bouche, les vins sont souples, harmonieux, généreux. Leur équilibre oscille entre rondeur et fraîcheur ou parfois entre volume, puissance et finale corsée. Les vins persistent longtemps sur une impression gourmande très fruitée.

VINS BLANCS

Les vins blancs annoncent des couleurs aux nuances or pâle aux reflets vert à jaune selon leurs modes de vinifications et d’élevages. Ces vins sont très souvent bien équilibrés cette année. Ils proposent une alliance subtile entre fraîcheur, rondeur et générosité. Ils sont charnus et persistent longtemps sur des notes à dominante fruitée. Ils évoquent des arômes intenses de zest d’agrumes (citron, pamplemousse), de fruits exotiques (ananas, fruits de la passion) mais aussi ils peuvent être soulignés par des notes élégantes de fleurs (rose, chèvrefeuille) et de fruits à chair blanche ou jaune (poire, pêche). Les arômes des vins blanc élevés en bois ou sur lies peuvent être complétés par des touches d’épice douce (cannelle, vanille), de notes toastées et de fruits secs…

VINS ROUGES

Les vins rouges présentent des robes denses, rubis à pourpre aux nombreux reflets violine. Ils sont riches, charpentés, concentrés avec des tanins encore strictes mais bien faits. Ils sont marqués, ce millésime, par une générosité débordante équilibrée par de nombreux tanins matures. Encore très jeunes et en cours d’élevage, ils expriment déjà des notes de fruits noirs bien mûrs (mûres, myrtilles, cassis) mais aussi d’épices et de garrigues (eucalyptus, myrtes, poivre) qui les caractérisent. Ces vins rouges méridionaux aux caractères affirmés sont encore très fermés. Ils demandent à s’arrondir pour exprimer pleinement leur palette aromatique et leur opulence. Un passage en bois complètera leur gamme d’arômes par des accents d’épices (cannelle, vanille, clou de girofle), des notes de torréfaction (chocolat, grillé) ou balsamiques (cèdre, pin).  

Par choix commerciaux, des vignerons ont pu élaborer des vins rouges très friands aux tanins déjà très assouplies, riches en notes fruités et florales.

Gisèle Marguin