Nous en parlions depuis longtemps, ce voyage en Champagne était un projet qui nous tenait à coeur. Certes nous aurions aimé être plus nombreux à profiter de cette escapade studieuse et conviviale, mais le travail de chacun, et les obligations du quotidien ne sont pas toujours compatibles.
Merci à Stéphane pour l’organisation de ce voyage, à Régine et Alain, nos membres ASAMP qui nous ont facilité la tâche… et les finances ! Qu’ils en soient remerciés tout particulièrement.
Retour sur trois journées de dégustations et de plaisir de la découverte de très belles maisons champenoises.
Arrivés le dimanche soir, qui en train, qui en voiture, nous nous sommes retrouvés à la Brasserie de la Paix autour de moules frites… ambiance sympa comme tout !
Lundi 18 avril 2011
Sur l’initiative de Régine De Camprendon, nous avons visité la cave coopérative de Mailly Grand Cru, située à Mailly Champagne sur la Montagne de Reims, une des 17 communes classées grand cru.
Jean-François PREAU, le Directeur nous reçoit, en compagnie de Sylvain Dupland et Xavier Millard.
Informations sur la Cave :
Cave créée en 1929, elle compte aujourd’hui 80 vignerons issus de 25 familles toutes installées à Mailly Champagne. Ils représentent environ
Une cave coopérative à l’esprit de propriétaire. Mailly Grand Cru ne vend que sa récolte.
Dix champagnes Grand Cru constituent la gamme orchestrée en quatre collections :
– les Classiques :
– Brut Réserve http://www.champagne-mailly.com/pdf/brut_reserve.
– Brut Rosé http://www.champagne-mailly.com/pdf/brut_rose.pdf
– Brut millésimé millésime 2004
– les Spéciales :
– Extra Brut http://www.champagne-mailly.com/pdf/extra_brut.pdf
– Demi Sec http://www.champagne-mailly.com/pdf/demi_sec.pdf
– Blancs de Noirs http://www.champagne-mailly.com/pdf/blanc_de_noirs.pdf
– les Artistiques : Après le Feu et la Terre, voici :
– L’Air millésime 2005 http://www.champagne-mailly.com/pdf/air.pdf
– les Prestiges
– L’intemporelle millésime 2006
– L’intemporelle rosé millésime 2006
– Les Echansons millésime 2000
Quelques rappels :
– Prix moyen du kg de raisin : environ 6 €
–
– Début des vendanges entre le 15 et le 20 septembre
– Durée des vendanges : environ 2 semaines
– Recherche de raisins sains avec une bonne acidité et un degré de 9,5° à 10,5°.
– Chaptalisation systématique
– environ
– Pieds bas pour une meilleure maturité
– Vignoble AOC Ou AOP français le plus septentrional
– un terroir unique avec une couche de
– Fluctuation du rendement déterminé en collaboration entre les différents producteurs (Récoltant, négociants, coopératives…) et le CIVC.
Par exemple, en 2009 : 9 500 kg/ha – en 2010 : 10 500 kg/ha.
Généralement entre 12 000 et 15 000 kg/ha.
Conseil de dégustation
– Mirer les bulles et la robe,
– Sentir sans remuer la flute,
– Goûter,
– Puis remuer et casser les cordons de bulles pour faire apparaître les différents arômes,
– Apprécier à nouveau.
Notre visite :
Une partie est utilisée pour stocker du matériel car la cave s’agrandit. Cela n’empêche pas de voir les différentes parties, le quai de réception de la vendange, les pressoirs pneumatiques, les cuves de fermentation, les fûts pour les vins de réserve et bien sûr descendre dans la cave creusée dans la craie pour la prise de mousse et le vieillissement du Champagne.
La dégustation :
Après la visite, direction la salle de dégustation afin de déguster la gamme.
Pour connaître une maison de Champagne, toujours commencer par le Brut Classique qui est frais, fruité avec de la souplesse et de jolies bulles à consommer à l’apéritif.
Pour ceux qui préfèrent, plus de caractère, de vivacité, toujours à l’apéritif, alors il faut s’orienter sur un Extra Brut.
Ensuite, la magie des cuvées et des bulles s’opèrent :
Le Brut réserve : 75% de pinot noir et 25% de Chardonnay, dont le vin de base de l’année 2006 à raison de 70% cette cuvée représente 75% des ventes de la maison.
– avec une bouche effervescente et des notes florales et minérales pour L’Air millésime 2005 ;
– de l’ampleur et un nez de miel sec d’acacia pour Les Echansons millésime 2000 ;
– de la finesse, de l’élégance, de la fraicheur avec un nez très aromatique de fleurs blanches, d’amandes, de noisette, fruits L’intemporelle millésime 2006
– du caractère, de la structure avec des notes fruités de groseilles, d’agrumes pour L’intemporelle rosé millésime 2006 vin suave, élégant et subtil, tous l’ont trouvé remarquable.
Le déjeuner :
Nous partageons un amical buffet avec Sylvain Dupland et Xavier Millard accompagné par les cuvées non dégustées et les cuvées dégustées. L’ambiance est sympathique, les bulles s’harmonisent avec les mets, les gens sont heureux.
Que du bonheur. Un grand merci à Régine de Campredon pour l’organisation de cette visite unique.
Plus d’informations sur le site http://www.champagne-mailly.com
Mardi 18 après-midi à la Maison PHILIPPONNAT
Nous quittons Mailly, direction Ay sur Mareuil, pour la visite de la Maison Philipponnat, tous sont curieux de découvrir le mythique Clos des Goisses, mais qu’a-t-il de spécial…? Nos mollets le comprendront plus tard !
Que la campagne est belle, les petits villages, les collines tapissées de cette vigne, bien en avance en ce printemps précoce qui affiche des températures estivales.
C’est Nicoletta qui nous accueille, ses yeux et son phrasé pétillent comme le Champagne, nous l’avons bien compris, avec elle, nous saurons tout ! Sa passion est communicative.
Un peu d’histoire pour bien situer cette institution.
Des racines profondes
April le Philipponnat est propriétaire à Aÿ dès 1522 et deux cuvées de la Maison lui rendent aujourd’hui hommage.
Une nouvelle impulsion
1997 : Philipponnat rejoint le groupe Boizel Chanoine Champagne. Charles Philipponnat, petit-fils d’Auguste, reprend les rênes de la Maison, insufflant l’énergie nécessaire à son essor international. Depuis lors, Philipponnat poursuit son développement et reçoit les suffrages croissant de la critique et de la grande gastronomie.
Maintenant nous sommes prêts pour la visite des chais.
C’est en 2003 : que les nouvelles installations de vinification sont achevées ainsi que le chai à barriques, étape ultime dans la maîtrise de la qualité des vins de Philipponnat.
Un patrimoine remarquable au cœur de la Champagne
Le Clos des Goisses, l’incroyable.
Une pente à 40% ! Oui, nous l’avons gravi cette parcelle… certains ramassant quelques cailloux, histoire de souffler un peu… si j’ai bien vu… mais chut ! Moi-même j’ai fait de même…
Une grande intuition
1935 : Pierre Philipponnat acquiert le Clos des Goisses, un vignoble unique en Champagne, à flanc de coteaux, plein Sud. Rompant avec la coutume, il en tire un vin monocru remarquable. Les générations suivantes développeront l’image de la maison, d’abord en France puis à l’étranger.
Cinq hectares et demi concentrent des particularités rares donnant un vin d’exception dont s’enorgueillit la Maison : parcelle, uniquement travaillée à la main, souvent par des femmes, qui, lors de la taille, doivent ciseler menu les sarments coupés pour ne pas à avoir à les récupérer par la suite.
Le Clos des Goisses. Dominant la Marne, un coteau plein Sud se divise en parcelles cernées de murs où l’on accède par des petits escaliers de pierre. Sur ce site unique, on ne travaille qu’à la main. Gorgés de soleil, les raisins atteignent une splendide maturité, gage d’un vin vigoureux, complexe et minéral à l’extrême qui saura vieillir plus de trente ans.
Le style Philipponnat :
Le roi pinot noir
C’est le principal de l’encépagement, même si le Chardonnay doit représenter au moins 30% dans les assemblages.
C’est le secret de la Maison Philipponat pour assurer la fraicheur à la complexité.
Mais c’est aussi le fruit de l’exigence d’une maturité physiologique optimale, grâce à des vendanges légèrement retardées, ainsi que de la vinification très soigneuse de la seule première presse (la cuvée) ainsi que d’un dosage très modéré. Un travail qui permet de préserver la fraîcheur aromatique et la minéralité naturelle des raisins et des vins de base.
Situé au cœur des Premiers et Grands Crus du sud de la Montagne de Reims, dans les villages de Mareuil sur Aÿ, Aÿ, Avenay et Mutigny, le vignoble de Philipponnat est essentiellement planté de Pinot noir.
Chaque vigne porte un nom évocateur et chargé de tradition : La Remissonne, 28 verges, la Dure, l’Ecluse, la Croix des Goisses, Buisson Saint-Loup, les Valofroy…
La majeure partie des vins millésimés et du Clos des Goisses est vinifiée sous bois afin de gagner en complexité.
Les vins vinifiés sous bois ainsi qu’une partie de ceux vinifiés en cuve ne sont pas soumis à la fermentation malo-lactique afin d’augmenter et d’ajuster la perception d’acidité et de fraîcheur.
Il est temps de passer aux travaux pratiques.
Nous sommes heureux d’accueillir le président de l’Association des Sommeliers de Champagne Yves Chapier avec Jean-Pierre son Vice Président.
Voici la famille UDSF réunie, et un exemple de son hospitalité.
Confortablement installés dans le salon, nos papilles réclamaient ces bulles, allez… juste une pensée pour ceux qui n’ont pas pu nous accompagner… Nous avons bu à leur santé.
Pardon, dégusté !
Ce brut non dosé nous a conquis à l’unanimité par son élégance, son gras, sa longueur…Quelle belle entrée en matière : désaltérant, mais avec une forte personnalité
Nous sommes ensuite passés à table. Antoine Juillard, directeur commercial nous a rejoints pour ce moment d’intimité dans un salon privé.
Nous étions chez des amis, reçus royalement, et c’est Camille Gariglio qui a commenté les accords mets-champagne.
Cuvée royale non dosé : Champagne à la robe dorée et aux reflets légèrement verts, d’une effervescence fine et nerveuse. Nous l’avons apprécié, après la petite marche à travers le Clos des Goisses pour sa fraîcheur et son caractère cristallin. Ses arômes plutôt discrets d’amande et d’aubépine font très joliment ressortir le style épuré et droit de ce champagne non dosé ! Il s’est révélé parfait pour débuter la soirée, accompagné de quelques canapés.
Grand Blanc 2004 : Cette cuvée à l’aspect visuel légèrement plus riche que la cuvée royale a retenu toute notre attention. En effet, bien que dotée d’une très belle matière et d’une certaine complexité aromatique, nous avons été étonnés par la légèreté et par la vivacité que lui confèrent son effervescence ainsi qu’une fine amertume marquée sur la fin de bouche. Dégustée en accompagnement d’un Bar et caviar d’aubergine, nous avons apprécié l’accord d’opposition entre la texture du plat et la fraîcheur du Champagne.
Clos des Goisses 2000 : Carafé une dizaine de minutes avant d’être bu, ce Champagne ressemblait à s’y méprendre à un grand Chardonnay de Bourgogne. Visuellement, une robe dorée aux reflets légèrement cuivrés, des larmes très présentes et une effervescence presque effacée nous laissent imaginer un Meursault. Au nez, des notes de beurre fondu, de noisettes torréfiées et de pain grillé nous renvoient sur Corton Charlemagne. Cependant, en bouche, la très fine effervescence combinée au caractère riche et onctueux du vin nous rappelle qu’il s’agit bel et bien d’un très grand Champagne ! Servi en symbiose avec un Grenadin de veau à la cuisson parfaite et légumes de saison, l’accord se veut riche et flatteur… un moment de recueillement !
Réserve 2003 : Plusieurs avis pour ce Champagne marqué par la puissance, la richesse et par une belle palette arômatique. Certains ont préféré l’accompagner de fromages à pâtes pressées, d’autres l’ont apprécié sur les fromages à croutes lavées. Difficile après un Clos des Goisses.
Sublime réserve 2002 : nous avons apprécié ce Champagne servi avec le dessert. Les parfums de cannelle, de fruits secs et de noix de muscade de ce vin s’accordaient parfaitement avec la mousseline de dattes aux épices que nous avait préparée le chef. De fines notes acidulées en attaque, ainsi qu’une effervescence suffisamment soutenue et une belle longueur en bouche apportaient un côté rafraîchissant à la fin du repas : un choix judicieux, une fois de plus.
Pour terminer, Nicoletta, l’espiègle, nous a fait goûter son vin de liqueur d’inspiration latino-champenoise… Une réussite !
Un grand merci pour cette après-midi et cette soirée extraordinaires de communion, de connaissance, d’histoire et de géographie, de géologie et de vinification et bien sûr, de perceptions organoleptiques et gustatives. Des moments de partage inoubliables.
Heureusement, c’est le bus qui nous reconduits à Reims. Nous repartons enchantés. C’est pour moi un rêve enfin réalisé. J’ai vu l’inaccessible Clos des Goisses !
Mardi 19 avril 2011: Champagne Laurent-Perrier
Alain Quillé le Maître d’œuvre de ce mardi, nous attend et nous accompagne pour la poursuite de notre périple à Tours sur Marne chez Laurent-Perrier.
Alain Quillet qui fut longtemps directeur commercial sud de la France pour Laurent Perrier, est aujourd’hui l’Ambassadeur du groupe Laurent Perrier.
Installé à Vauvert près de Nîmes, il a choisi l’ASAMP pour famille UDSF, nous lui en sommes très reconnaissants.
Les origines de la maison Laurent Perrier remontent à 1812 par la famille Pierlot qui développe la marque ; la succession sera assurée par le chef de cave Eugène Laurent qui épouse Mathilde Emilie Perrier en 1871. Les ventes progressent régulièrement, puis s’ensuit une période de déclin avec cessation d’activité en 1938.
Marie Louise de Nonancourt, née Lanson reprend la maison et entame son redressement, stoppé par la Seconde Guerre mondiale.
A partir de 1949, Bernard de Nonancourt devient le maître d’œuvre du renouveau de LP, développant la maison de façon régulière et réfléchie, se dotant en 1997 d’un conseil de surveillance avec notamment ses filles Alexandra et Stéphanie, toujours dans le respect de la culture familiale et traditionnelle, ainsi que dans le positionnement des marques du groupe : LP, de Castellane, Delamotte, Salon, Oudinat, Jeanmaire. Chacune conservent cependant son indépendance par l’élaboration des cuvées et dans leur politique commerciale.
Bernard de Nonancourt était exigeant, perfectionniste, visionnaire et respectueux des traditions, son but était d’élaborer des cuvées aux styles exclusifs avec une recherche de la qualité extrême, suivant un cahier des charges sévère en partenariat avec les vignerons.
L’accueil en ce début de matinée chez LP a été chaleureux et convivial : ce sont Nicole Snozzi, ambassadrice de la marque et Bertrand Bignon, directeur commercial qui nous accueillent.
Après les présentations autour d’une collation et une présentation de la maison, – certainement une des plus belles de la champagne, par son côté traditionnel et authentique, – la visite s’est poursuivie par les locaux et les chais d’origine.
Des investissements récents ont permis l’extension des cuveries, des caves et de nouveaux bâtiments avec de nouvelles chaines d’embouteillage et d’habillage.
Nous nous sommes promenés dan les dédales des caves creusées par la main de l’homme, chargées d’histoire. Nous avons frôlé les flacons mythiques, les loges secrétes… mais chut ! nous n’en dirons pas plus.
Quelques chiffres relatifs à LP SA
– Vignobles en propriété
– Nombre de fournisseurs: environ 1000 livreurs.
– 1 chef de caves
– Longueur des caves :
– Ventes annuelles (2006-2007): 14,3 millions de bouteilles dont 38,8% en France.
La dégustation qui a suivi nous a permis de découvrir (ou redécouvrir) le style L.P sur 3 cuvées spécifiques.
Ultra brut (non dosé), 55%chardonnay, 45%pinot noir; minimum de 4 ans de vieillissement.
Robe très claire et cristalline, nez intense et complexe sur agrumes et fruits blancs, délicat et aérien en bouche, minéral avec notes fruitées et florales. Belle longueur. Parfait à l’apéritif, fruits de mer, crustacés.
Cuvée grand siècle, 55% chardonnay, 45% pinot noir, assemblage de 10 grands crus sur 3 grands millésimes (96.97.99), avec sélection parcellaire et minimum de 7 ans de vieillissement.
Robe paille, brillante avec très fines bulles, nez complexe, intense et fin sur agrumes confits, pain d’épice, miel, en bouche belle minéralité avec fraîcheur et plénitude. Très équilibré, grand vin a associé à des mets raffinés.
Cuvée rosé, 100% pinot noir avec macération de 36 à 72 heures, minimum de 4 ans de vieillissement.
Robe framboise avec nuances saumonées, nez frais sur petits fruits rouges (framboise, groseille, fraise des bois), franc et agréable en bouche sur notes de fruits frais. Souple, rond et équilibré, bel accord sur la cuisine asiatique, préparation à base de poissons, tartes aux fruits.
PS : n’oubliez jamais le trait d’union ! Sur vos cartes des vins, Laurent – Perrier prend un trait d’union.
Magnifique matinée, que nous avons appréciée en tous points à Tours-sur-Marne.
Il faut noter la présence palpable dans les murs et dans les esprits de Bernard de Nonnencourt qui a marqué sa génération mais aussi les suivantes de son sceau. Il y a une reconnaissance, un respect unanime à l’égard de ce grand homme qui a façonnée la Maison Laurent-Perrier. Il aimait tant le Champagne… surtout le Grand-Siècle je crois, et en magnum… c’est vrai, c’est encore meilleur.
Chaque personne qui travaille ici se revendique de sa philosophie.
Un géant, qui veille sur ces millions de bouteilles et sur les vignes.
C’est au restaurant « le Mesnil » au Mesnil sur Oger que nous sommes invités pour savourer un excellent repas élaboré avec des produits du terroir et accompagné d’autres vins de la maison Laurent-Perrier.
Nous remercions la maison Laurent-Perrier, Nicole Snozzi et Bertrand Bignon.
Mardi 19 avril après-midi
La suite des visites se fera chez Delamotte, maison sœur de Salon, fondée en 1760 par François Delamotte et rachetée en 1938 par Henry Gondry, agissant en réalité pour Marie Louise de Nonancourt – Lanson, propriétaire de LP, à laquelle succédera son fils Charles. Celui-ci donnera à la Maison ses règles d’or : une qualité constante grâce à une production limitée et jamais moins de 3 années de récolte.
Enfin nous entrons chez SALON !
Commençons par l’histoire qui a présidé à sa naissance. C’est à Aimé Salon, fils de charrons champenois monté à Paris faire fortune dans la fourrure à la fin du XIXe siècle, que nous devons ce vin rare.
Aimant la vie, les plaisirs, les meilleures choses, il rêve alors d’un Champagne unique, le sien. Il choisit son terroir : la Côte des Blancs, son cru : Le Mesnil sur Oger, les meilleures parcelles près de l’église où l’équilibre sucre/acide est parfait. Il créera pour sa consommation personnelle un Champagne sans mélange et le fera goûter à ses amis. Nous sommes en 1915, le premier Blanc de Blanc millésimé vient de naître.
L a Maison SALON voit le jour en 1920 avec le succès que l’on sait. Le Maxim’s des années folles en fera son Champagne « maison ». Depuis le Millésime 1928, l’exigence reste toujours la même, seules les années exceptionnelles, 37 à ce jour sont commercialisées. Aimé Salon était un Européen engagé, il apparaît comme un précurseur, un homme d’idées, libre et créatif. Son Champagne reste la marque de cette recherche d’une vie plus belle et le symbole de la générosité.
La dégustation commence.
Vont se succéder les différentes étiquettes du « Champagne Delamotte qui est avant tout UN VIN. »
Les vins sont issus de cépages Chardonnays provenant du Mesnil sur Oger avec un apport d’Avize et d’Oger et de pinots noirs provenant de Bouzy, Ambonnay et Tours sur Marne, tous classés « crus à 100% ».
Pour Delamotte brut et Delamotte rosé : vins frais, agréables, délicats, élégants à servir à l’apéritif ou sur des desserts aux fruits. Le Delamotte Blanc de Blancs (100% chardonnay de la Côte des Blancs) est ample, délicat mais avec une bonne minéralité, il séduira sur les produits de la mer et sur des plats à la crème. La série se termine sur un étonnant 85 aux arômes de noix qui nous a fait penser pour certains à Château – Chalon ou à un vieux Bourgogne.
Puis Audrey qui nous reçoit, ouvre alors de mythiques bouteilles !
Salon 99, bientôt en vente, robe or pâle aux reflets d’émeraude, bulles fines, bouche crémeuse sur une fraîcheur vive …
Salon 97 une « sensualité de soie », bulle vive et fine, nez complexe de fleurs blanches et belle minéralité, bouche pure aux notes de pain grillé, de brioche, de pommes vertes, mousse caressante, finale élégante
Salon 95 complexe et ample.
Salon 88 exceptionnel d’équilibre entre la puissance et la rondeur.
Encore émerveillés par tant de grâce, nous faisons une photo dans « La Vigne » en attendant l’arrivée de Didier Depond qui préside aujourd’hui à la destinée de ces deux prestigieuses maisons. Nous le remercions chaleureusement avant de rentrer à l’hôtel.
Le voyage se terminera « au Conti » avec nos deux merveilleux Ambassadeurs du Champagne : Nicole Snozzi et Alain Quillé. Tout au long du repas (huîtres, brochettes de saint jacques et saumon, fromage et dessert) nous seront servis La Cuvée Grand Siècle en magnum et, en guise d’au revoir, le LP 2002, vin subtil s’il en est.
La conclusion de cette journée et de ce voyage : le sentiment unanime de notre petit groupe d’avoir vécu de purs moments de bonheur.
Nous les devons à tous ces Champenois qui comme Bernard de Nonancourt font preuve d’une grande générosité, d’un profond humanisme, de beaucoup d’énergie et de rigueur.
Merci à toi Alain pour cette journée plus que mémorable !
PS : A chaque visite de maison, la Présidente Gisèle Marguin a remis un livre de recettes de notre ami Eric Sapet de la Petite Maison de Cucuron.
Nul doute que les vins de Champagne s’accorderont à merveille avec certaines recettes.
Compte-rendu collégial par Gisèle, Elisabeth, Daniel, Stéphane et Camille.
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