Compte-rendu de la sortie du lundi 15 décembre 2014 à
Val Joanis (AOC Luberon) à Pertuis et à la Distillerie de Provence à Forcalquier
Après un chaleureux café d’accueil, les sommeliers et amis des sommeliers de l’ASAMP
ont été pris en charge par Gaël, directeur commercial (ancien du domaine Valdition). En guise d’introduction, nous visitons les remarquables jardins du domaine créés en 1978 (3 restanques entretenues de façon impeccable où se mêlent fleurs, légumes, arbres fruitiers, arbres et arbustes d’agréments) sur les bases d’une ancienne villa romaine. Ce domaine impressionnant de 400 hectares a été acheté par la famille Roozen, d’origine hollandaise, en 2011.
Résolument tourné vers la qualité, le domaine passe au fil des années de 200 hectares de vignes à 100-110 aujourd’hui. Nous trouvons un domaine homogène, centré autour du chai et confiné dans ce val, alliant plaine et relief, avec des pics à 400 mètres d’altitude. Pour le sol, alternance d’argilo-calcaire et de galets sur les petits reliefs où se trouvent les parcelles réservées à la gamme prestige.
Le domaine a un encépagement assez riche, avec une majorité de Syrah et de Grenache (pour les rouges et rosés), Viognier, Roussanne, Vermentino et Grenache blanc (pour les vins blancs) ; à noter la présence anecdotique de gamay.
Dans un deuxième temps, une visite du chai divisé en plusieurs parties, notamment une zone inox pour les rouges, une seconde zone inox pour les blancs et les rosés et une troisième pour l’élevage en fûts. Devant le chai, à ciel ouvert, se trouve un système de cuvaison inox très récent thermo régulé à froid (eau glycolée), favorisant le développement des arômes lors de la macération pelliculaire sur les derniers millésimes.
Vient ensuite ce que nous attendions avec impatience : la dégustation. Voici ce que nous avons principalement observé :
– Les blancs :
1. Cuvée Tradition 2014, brut de cuve non filtré (Roussanne, Ugni-blanc, Vermentino, Viognier). Nez agrumes, fruité et aromatique ; pamplemousse plein de fruit en bouche.
2. Cuvée Tradition 2013, nez et bouche floraux, attaque ronde, amertume maîtrisée en finale. Idéal avec des asperges ou un loup grillé.
3. Cuvée Aubépine 2013, fermentée et élevée sur lie en baril (barriques de deux ans ayant déjà fait un élevage bourguignon). Nez élégant, brioché ; en bouche, beurre, rondeur, poire et mangue.
– Les rosés :
1. Cuvée Tradition 2014, brut de cuve non filtré (60% Syrah/30% Grenache/ 10% Vermentino). Joli nez citronné et équilibré ; frais, fruité aux arômes de garrigue.
2. Cuvée Tradition 2013, notes de fruits exotiques, plus particulièrement de mangue.
3. Cuvée Joséphine 2013, élaborée avec une sélection de grenaches (90%), à noter l’adjonction de deux barriques de blancs lors de lors cet assemblage. Nez flatteur et frais, riche, rond, minéral et ample en bouche.
Les sommeliers notent la plus-value des cuves thermo régulées à froid sur le millésime 2014.
– Les rouges (80/90% de Syrah) :
1. Cuvée Tradition 2007, nez de fruits mûrs, torréfaction ; en bouche, un délice de griottes à l’eau de vie, bois et sous-bois, belle matière et tanins fondus, une évolution marquée.
2. Cuvée Tradition 2012, nez de fruits rouges, vin solaire et bonne fraîcheur en bouche, sanguin et animal.
3. Cuvée Les Griottes 2009, riche en tanins, boisé, zan et réglisse en bouche.
4. Cuvée Les Griottes 2012, bon équilibre entre élevage et matière, odeurs d’épices et de bois neuf, en bouche le pruneau et le gibier dominent, les tanins sont soyeux.
Pour conclure cette demi-journée, nous avons passé un agréable moment autour d’un repas au cours duquel nous avons pu déguster une cuvée spéciale « les griottes » rouge 2011, et là pas question de déguster professionnellement ce vin, mais tout simplement se laisser aller avec un accord somptueux entre ce nectar et une souris d’agneau longuement confite au thym.
L’après-midi s’est voulu assez ludique avec un jeu de piste « involontaire » dans Forcalquier organisé par notre secrétaire, puisque nous n’avions ni rendez-vous au siège, ni à la boutique des distilleries de Provence mais chez Jeannot, 80 ans, bouilleur de cru de père en fils, où nous découvrons avec intrigue son alambic à vapeur de 130 ans.
Son installation qui semble sortie d’un autre temps attise notre curiosité. Pour la petite histoire, tous les distillats utilisés pour les produits des distilleries de Provence sont élaborés ici depuis des années. Jeannot est secondé par un membre de l’entreprise. Nous dégustons un nouvel apéritif bitter (amer) à base de vin ; la grande absente, plus amère et plus pure que l’absente classique et le pastis Henri Bardouin très aromatique.
Merci à tous pour cette agréable journée.
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