Lundi 21 janvier 2013
au Vallon des Glauges, chez Hauvette et à Trévallon
La mobilisation des membres de l’ ASAMP était importante pour cette première sortie de 2013 (42 personnes), au départ d’Aix en Provence d’où nous sommes partis, direction les Alpilles.
Domaine du Vallon des Glauges à Eyguieres
Situé dans le parc naturel des Alpilles, au pied de la Tour des Opies (point culminant de la chaine), le domaine de 72 Ha comprend :
– 45 Ha de vignes classées en AOP Coteaux d’ Aix en Provence.
– 4 Ha d’oliviers classés en AOP Baux de Provence.
– 23 Ha de bois et garrigues.
Son environnement alliant nature sauvage et paysage idyllique, avec un écosystème riche et fragile, permet de préserver des variétés botaniques rares et une faune protégée (glauge du latin gladius ou glaive : petits iris jaunes ou violets présents dans ce vallon).
Son microclimat sec et chaud avec une bonne épuration par le mistral, limite au maximum les traitements du vignoble, de nombreuses parcelles sont protégées par des haies de cyprès ; tout cela nous donne un terroir à la personnalité unique et très marquée.
Cépages du vignoble : vin blanc, clairette, rolle (vermentino), sauvignon, chardonnay.
Vin rouge, cabernet sauvignon, carignan, cinsault, counoise, grenache, syrah.
Répartition des couleurs : 65 % de rosé, 20 % de rouge et 15 % de blanc.
Travail de la vigne en agriculture raisonnée (suivant concept nutrition méditerranéenne), permettant des rendements modérés.
L’accueil au domaine par Romain BAEHNI et son équipe a été des plus chaleureux, par sa simplicité et la connaissance de son terroir qu’il nous a décrit avec passion.
Cave rénovée, équipée des outils les plus performants, table de tri, système de refroidissement des vendanges, cuves thermorégulées, chai de vieillissement permettant d’associer technologie et tradition.
Un parcours dans les terres jusqu’au point le plus haut du vignoble n’a fait que confirmer l’emplacement exceptionnel de ce lieu dans les Alpilles.
Retour au caveau où Romain nous fait déguster son dernier millésime 2012 brut de cuve :
– Rosé AOP 2012, counoise, grenache, syrah.
De pressurage direct rose pâle, très aromatique sur fruits rouges et exotiques, élégant
avec belle fraicheur, minéralité et longueur en bouche.
A l’apéritif, sur des poissons.
– Blanc 2012 sauvignon.
Nez intense sur ananas, pomelos, fleurs blanches, agréable en bouche avec un léger manque de fraicheur (normal à ce stade d’évolution).
Cuvée destinée à être assemblée avec du rolle (AOP).
– Blanc 2012 rolle élevé en barrique neuve.
Nez caramel, vanille, café, avec en bouche fraicheur et vivacité.
L’assemblage de cette cuvée avec le sauvignon (20 à 25% maximun), et du rolle en cuve
(non boisé) devrait lui apporter un bel équilibre, à revoir assemblés dans 1 an.
Les vins rouges ont été dégustés durant le buffet pour mieux apprécier leurs qualités.
– Réserve des Opies AOP 2010,75 % grenache, syrah, élevé à 25 % en barrique.
Nez fin et délicat sur fruits rouges mûrs, épicé avec des tanins fondus, belle minéralité
et fraicheur. Sur des grillades ou viandes rouges.
– Réserve des Opies AOP 2012 brut de cuve, 50% grenache, 50% syrah.
Plus structuré avec notes animales, accents de garrigue et épicé, puissant en bouche où on retrouve les fruits rouges avec une belle longueur. Beau potentiel dans quelques années.
Sur une épaule d’agneau aux herbes de Provence et cuisine provençale.
Ces vins ont été particuliérement appréciés sur les produits de la « fromagerie d’ Amely » avec une belle sélection de fromages affinés à point.
-Pour terminer nous avons découvert une spécialité du domaine, une vendange tardive des Alpilles 2011 IGP Méditerranée, 70% rolle, 30% chardonnay, moelleux avec 70 gr/l de sucre résiduel.
Belle intensité aromatique sur notes raffinées fruits blancs, pâte de coings, fleurs séchées. Bon équilibre sucre acidité, s’harmonise bien avec les pâtisseries et desserts à base de fruits.
Le planning de l’après-midi étant chargé, nous quittons à regret Romain et son équipe. Nous le remercions de nous avoir si bien reçus dans ce cadre magnifique des Alpilles qui a été pour tous une vraie découverte.
* * *
Domaine HAUVETTE à Eygalière
Après la visite au Domaine des Glauges, nous nous sommes rendus à travers les Alpilles au Domaine Dominique Hauvette sur la commune de Saint Rémy de Provence. AOP LES BAUX pour les rouges et les rosés et toujours AOP Coteaux d’Aix en Provence pour les blancs.
La propriété de 17 ha créée en 1985, est orientée Nord Ouest sur le contrefort des Alpilles à une altitude de 500m. Les sols sont essentiellement argilo calcaires et calcaires à galets roulés.
La cave a été réalisée avec la pierre de Vers Pont du Gard, celle – là même qui a servi à construire le célèbre Pont, permettant ainsi une température idéale.
Les cépages blancs sont Roussanne, Marsanne, Clairette.
Les cépages rouges : Cinsault, Syrah, Cabernet Sauvignon, Carignan et enfin Grenache dont certains ont 60 ans.
La taille est très originale en forme de « main » à 5 coursons.
Le rendement à l’hectare est de 11 à 14 hl.
Les sols sont très drainants, il n’y a donc pas de stress hydrique de la vigne en raison aussi d’un profond enracinement. Pour l’anecdote, du fait de la dureté des sols, on utilise pour la plantation des ceps, un « pyrone ».
Les vendanges et les tries sont manuelles.
Une autre des particularités de ce domaine, c’est la vinification dans des œufs en béton poreux d’une contenance de 6 à 8 hl. L’utilisation de ces œufs, symboles de vie, donne tous les avantages au niveau de l’oxygénation du vin, sans les défauts du bois : pas de batonnage, ni de filtration, pas de collage, ni de soufre.
La forme ovoïde de ces cuves favorise le dépôt des lies au fond du récipient, ce qui permet une plus grande surface de contact avec les lies d’où une extraction aromatique maximale.
L’absence de cerclage métallique comme sur les fûts, créé « un mouvement brownien » entrainant une meilleure homogénéisation du liquide, ce qui évite les manipulations humaines.
Dégustation
Particularité aussi du Domaine Hauvette, les blancs et les rosés font leur malolactique d’une manière tout à fait naturelle et en gardant leur fraîcheur. Les vins sont assemblés en cuve à cidre.
Les blancs ont des robes dorées, des nez puissants aux arômes de fruits secs avec un coté beurré à servir avec un poisson crémé et épicé.
Les rosés de pressurage direct aux robes cuivrées soutenues rappelant certains Bandol, aux arômes de fruits rouges, longs en bouche sont à servir sur des plats de gastronomie comme du homard à l’armoricaine.
Les rouges ont une âme en particulier la cuvée Cornaline 2002 en magnum, à la jolie robe légèrement tuilée, le nez affiche des notes de truffe et de cassis avant de poursuivre sur des notes animales, on finit sur de l’élégance et de la souplesse. Un grand vin qui accompagnera une viande rouge en sauce ou du gibier.
A travers cette belle dégustation, nous avons retrouvé la philosophie de Dominique Hauvette : « c’est la nature qui parle, il faut laisser s’exprimer le terroir, les cépages ».
* * *
Domaine TREVALLON à St Etienne du Grès
Puis notre bus nous a conduit jusqu’au magnifique Domaine de Trévallon dont les vins sont parmi les « 100 remarquables ». Ils sont vendus sous l’IGP Alpilles en raison de leur encépagement particulier : cabernet sauvignon et chardonnay interdits dans l’AOP Les Baux.
Sur la commune de Saint Etienne du Grès, autour d’un mas aux volets bleu ciel, s’’étend le vignoble de ‘Tres vallons ». Sur 17 ha de sols argilo calcaires, sablonneux calcaires conquis sur la garrigue, 15 ha sont consacrés aux raisins rouges à part égale entre le Cabernet Sauvignon et la Syrah et 2 ha de blancs avec 45% de Marsanne, 45% de Roussanne, 6% de Chardonnay et 4% de grenache blanc. Certaines vignes très âgées sont encore pré phylloxériques donc franches de pied mais nous avons appris que le phylloxéra restait latent dans le sol et en cas de replantation en masse, il pouvait réapparaître…
Les vins blancs sont issus d’assemblage et élevés en foudre (80%) et en barriques neuves (20%), les rouges sont élevés 2 ans en foudre et 6 mois en barrique.
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Dégustation :
Le Blanc 2011 a une belle robe dorée, le nez très aromatique avec des arômes de fruits exotiques (banane séchée), de vanille aux notes miellées. L’attaque est fraîche, la bouche équilibrée avec des notes toastées et mentholées. On attend les Saint jacques aux épices douces.
Le rouge 2001 présente une robe ample et veloutée aux reflets tuilés. Le nez est très puissant avec des arômes de sous bois, de garrigue, de fruits noirs évolués comme le pruneau. La bouche est à dominante animale (cuir de Russie) fumée, très longue sur une finale boisée aux tanins très fins mais légèrement secs. Le potentiel de garde est encore important (10 ans) à servir sur un civet de marcassin ou de lièvre ou encore un canard
Que de chemin parcouru depuis l’arrivée des Dürrbach en 1973 mais la relève est assurée.
Pour nous les Provençaux et même pour d’autres, servir ou déguster du Trévallon c’est comparable à la Romanée Conti ou au Pétrus : un moment magique.
« Les écrits vins »
Elisabeth, Daniel, Mireille, Martine, Ester, Pauline
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