Lundi 21 mars aux Arcenaulx à Marseille, les vignerons d’Aix-en-Vignes nous avaient conviés dans ce lieu magique voué à la culture, à la gastronomie et au vin pour leur journée des Couleurs.
Il régnait une ambiance chaleureuse d’amitié et d’échange fort agréable. Le printemps a opéré sans doute, les sourires étaient de mise. Les sommeliers, cavistes, restaurateurs et autres acteurs de la filière vin se sont retrouvés avec bonheur. Simone Lafite, la maitresse des lieux, dont la courtoisie n’a d’égal que la gentillesse, avait organisé la journée de main de maître, en parfait accord avec Thierry Escoffier, le coordinateur d’Aix-en-Vignes. Et sous la présidence de Carole SALEN (Domaine des Bastides).
Il serait difficile et injuste de parler d’un domaine en particulier, chacun apportant sa personnalité, son caractère et sa différence, l’âme du vigneron en somme…
Les blancs fruités 2010
Elégants, subtils, raffinés. Le Rolle, le grenache blanc, le sauvignon, la clairette, l’ugni blanc… jouent la complexité.
Floral pour les uns, fruits jaunes à chair blanche pour les autres… l’équilibre et la fraicheur sont bien présents.
Les blancs d’élevage
C’est le choix du vigneron de passer son blanc en fût… et pourquoi pas ! Si le vin a une structure suffisante, cela lui apportera une complexité supplémentaire, à condition que ce « bois soit maîtrisé ».
Mon palais un peu bourguignon apprécie cette typicité. J’ai trouvé des vins amples, à peine toastés ; les millésimes 2009 et 2010 présentés m’ont séduit pour la plupart. Ces vins sont des vrais vins de gastronomie, ils viennent étoffer la palette de nos vins de Provence.
Les Rosés fruités
Le millésime 2010 est vraiment un millésime de rosé ! La palette séduisante de couleurs, avec des nuances de l’opale à la tourmaline, presque l’améthyste pâle pour certains… La table des rosés était un écrin de bijoux… pas une incitation au luxe, mais juste un peu de romantisme !
Rosé fruités, oui, mais quels rosés ! Les friands, les gourmands, les vins de plaisir… les vins de gastronomie, les acidulés. Chacun trouvera sa place sur une table, laissant présager de beaux moments cet été, ici où ailleurs.
Les Rosés d’élevage
Eux aussi deviennent des vins d’accompagnement de repas ; il faudra cependant convaincre la clientèle pour qui le rosé doit être bu dans l’année…C’est le travail du Sommelier et du Caviste que d’argumenter en ce sens.
Les Rouges fruités
Ce sont souvent des vins d’entrée de gamme, des bouteilles ouvertes facilement, pour des instants conviviaux, pour une cuisine simple, une cuisine estivale, « des vins qui donnent envie » tout simplement.
Nous avons besoin de ces vins plus légers, plus fruités, plus sur le plaisir immédiat, et du plaisir j’en ai eu en les dégustant…
Les rouges d’élevage
Là, nous sommes dans la cour des grands ! Plus ou moins typés par leur passage en bois, certains ayant bien digéré leurs tanins, d’autres encore sur le devenir ; de 2008 à 2005 les différences étaient tangibles. L’expression de ces cépages de la Provence donne leur potentiel aux vins de garde. Grenache, Carignan, Mourvèdre, mais aussi la Syrah, le Cabernet, tout ce qui en fait la complexité.
Leurs notes généreuses, de fruits noirs, de garrigue, de cacao, avec une finale épicée, qui leur confère malgré leur richesse une finale en fraîcheur et équilibée.
Les vieux millésimes en blanc
1999, 2004, 2005 : ils prouvent par leur tenue le travail de précision du vigneron.
Les vieux millésimes en Rosé
2006, 2008 : ce sont d’autres vins, ils offrent l’originalité pour une cuisine sophistiquée. Pour ma part, j’aime le rosé jeune !
Les vieux millésimes en rouge
1999 à 2005, certains en magnum… Oui les vins de Provence sont aussi des vins de garde !
Ces millésimes plus anciens constituaient la cerise sur le gâteau à cette magnifique dégustation. J’aime ces vieux millésimes, propices aux plats d’automne et d’hiver, terrines goûteuses, gibiers, cèpes, truffes…
Le chef talentueux des Arcenaulx, Eric, nous avait préparé un buffet digne des flacons présentés, un régal de diversité et de saveurs. Nous avons aussi cédé au pécher du Vin cuit des Bastides, et des Vendanges tardives de Revelette, mais chut !
Enfin, je remercie et félicite chaleureusement les dix vignerons qui nous ont offert une belle palette de vins aux caractères aussi différents, mais dans un ensemble de qualité.
Cette journée a été marquée aussi par la présence d’un visiteur du bout du monde : Jean-Charles Croin, membre de l’ASAMP, marseillais d’origine, directeur de la Sopexa pour le continent ASIE. Egalement membre du bureau de l’ASI (Association de la Sommellerie Internationale). Jean-Charles, qui est marié avec une Japonaise et vit à Tokyo, nous a fait l’immense plaisir de participer à cette journée, il m’a dit tout le bien qu’il pensait de vos vins… Merci à lui d’être venu, je l’assure de ma profonde amitié.
Gisèle Marguin
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